"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



jeudi 29 avril 2010

LE CAUCHEMAR DU BIGLEUX


THE BB'S HORROR PICTURE SHOW #2
par BBJane HUDSON


Connaissez-vous la Duo-Vision ?... Non ?... Eh bien, c'est tout simplement l'autre nom du split-screen...
Comment ?... ça ne vous avance pas ?...
Très bien... Je vais vous faire un dessin...



Pardon ?... Qui a dit que je dessine comme un manche ?...
Mouais... passons...
La Duo-Vision est un ingénieux procédé qui consiste à diviser un écran en deux parties (plus ou moins égales, comme mon dessin vous le signale...) afin d'y suivre deux actions différentes. Popularisée par Paul MORRISSEY et Andy WARHOL dans leur Chelsea Girl, et largement utilisée dans les années 70 par Brian DePalma, cette technique présente l'inestimable avantage de muscler les nerfs optiques des spectateurs tout en les divertissant follement. Elle s'avère très pratique pour les personnes souffrant d'un strabisme divergent, mais particulièrement inconfortable pour le bigleux de base, qui, de par son handicap, se trouve confronté à quatre images entre lesquelles il lui est fort ardu d'opérer un choix pour suivre l'avancée de l'intrigue.


Un grand fan de la Duo-Vision

Wicked, Wicked, qui relate les exactions d'un jeune tueur psychopathe opérant dans un luxueux hôtel balnéaire, fut entièrement tourné en Duo-Vision (à l'exception de trois ou quatre plans) et tablait beaucoup sur l'idée que ça serait drôlement chouette de voir l'assassin et ses futures victimes se préparer parallèlement à leur sanglante rencontre.


Reconnaissons que le procédé est très honorablement exploité par le cinéaste Richard L. BARE, à ceci près que, pour meubler l'une des moitiés de l'écran, le bougre a parfois tendance à y foutre n'importe quoi. Ainsi, dans l'extrait ci-dessous, nous avons droit à la prestation d'une organiste jouant la partition du vieux Fantôme de l'Opéra de 1925. Comme son interprétation constitue la bande originale du film, Mémé apparaît ponctuellement tout au long du métrage, sans qu'on sache qui elle est, d'où elle vient, pourquoi son orgue émet un son aussi épouvantable, et s'il est bien raisonnable qu'elle joue sans interruption plusieurs jours d'affilée (la durée de l'intrigue), sans jamais faire relâche, ne serait-ce que pour se pieuter ou aller au p'tit coin. En fait, à la toute fin, quand tout le monde est mort, elle referme sa partition et va se dégourdir les jambes ; une inscription sur la porte de son repaire nous apprend qu'elle se nomme Adele Moffett et qu'elle est organiste (on l'avait vaguement pressenti...)
Inutile de vous dire que ce personnage et son interprète (Maryesther DENVER) sont immédiatement devenus de nouvelles idoles de votre BB chérie, tant ils véhiculent un potentiel d'absurdité filmique hors du commun...
Enjoy !
(Ne soyez pas flemmards : l'extrait dure cinq minutes, mais il est gratiné et comporte un très joli meurtre bien fendard... Vous apprécierez l'énergie avec laquelle le meurtrier aiguise son couteau...)




vendredi 23 avril 2010

DRAME DE LA JALOUSIE A PLOUC CITY ou LA POCHTRONNE ET LE GIGOLO


LE COURRIER DU CŒUR #1

par Valentine Deluxe


Petit conseil entre amies :
- Si vous habitez dans un patelin perdu au fin fond du trou-du-cul du monde, le genre de bled qui ferait passer Aniche pour Las Vegas (je dis Aniche comme j’aurais dit autre chose, que les anichois ne se formalisent pas)...
- Si vous êtes l’unique héritière d’un colossal patrimoine familial, incluant la fabuleuse « Etoile des Indes », un diam gros comme un bouchon de carafe, que vous arborez toujours fièrement à votre cou comme si c’était jour de fête...
- Si votre penchant pour la dive bouteille est plus connu des habitants de votre patelin que l’hymne national ou le numéro de l’horloge parlante...
- Si vous n’avez rien trouvé de mieux que d’épouser un odieux gigolo qui n’attend que de vous voir camisolée de force, histoire de faire main basse sur votre (volumineux) magot...
- Si, en allant folâtrer dans le désert voisin après que votre saligaud de mari vous ait humiliée devant les péquenots du coin en aguichant une gourgandine locale, vous tombez nez à nez avec un extra-terrestre de 15 mètres de haut qui veut faire « gazou-gazou » avec vous...


L'extra-terreste de 15 mètres a encore frappé à Aniche !

- Si vous réunissez ces 5 postulats et que, de plus, vous allez trompeter à tout vent votre rencontre du troisième type … ne venez pas vous plaindre ensuite : vous n’avez que ce que vous méritez ! (à savoir : un paquet d’emmerdements « gros modèles »...)



Aussi, la prochaine fois, fermez votre claque-machin, prenez un bon avocat pour vous débarrasser de votre sangsue de mari, et allez plutôt vous installer sur la Côte d’Azur...
A bon entendeuse, salut !

jeudi 22 avril 2010

COMMENT REUSSIR SON ENTREE ?


LES BONS CONSEILS DE VALENTINE #3
par Valentine Deluxe


Cette question cruciale, chaque aspirante Grande Dame se la pose avec angoisse dès lors qu’elle doit débouler quelque part par la grande porte.
Pour les autres, pas de problème : il reste toujours l’escalier de service.
Pour vous donner un embryon de réponse à l’épineuse énigme, public aimé, public choyé, j’appelle à la barre celle que de vilaines langues fourchues et venimeuses ont osé - et à quatre posts d’ici ! - qualifier de has-been : Mlle Gloria SWANSON en personne (excusez du peu...)
De plus, vous pourrez cette fois faire d’une pierre deux coups, puisqu’en réussissant son entrée (dans ce Airport 75/747 en péril si cher à mon cœur) la Swanson s’arrange également pour réussir sa sortie.
Ce film marque en effet sa dernière apparition sur grand écran, après pas moins de 60 ans d'une carrière que je n’oserais qualifier d’éblouissante sans risquer de voir les odieux propagateurs de calomnies rappliquer fissa comme la vérole sur le bas-clergé.

Gloria SWANSON, en pleine "éblouissance", en visite au Roxy Theatre,
mythique cinéma new-yorkais, lors de sa démolition (1960) [C'était la "photo ruines" du jour - BBJ]

Comment s’y est-elle prise, la tendre chérie ?
Alors, tout d’abord, si vous voulez suivre sa recette infaillible, et j’insiste sur ce point, vous débarquerez dans le film en dernier, une fois tous les personnages passés à l’embarquement, histoire de bien ressortir du lot.
Évidement, vous arriverez dans votre Rolls-Royce (à moins que ce soit une Isotta Fraschini ?… les bagnoles et moi, ça fait deux...), et puis surtout, détail d’importance : n’oubliez pas tout le parti que l'on peut tirer d’un simple escalator !
C’est tout bête, pas très compliqué à trouver dans un aéroport, et ça vous permettra d’apparaître par petits bouts - façon Joséphine BAKER à Bobino -, renforçant au passage le halo de mystère qui vous vous efforcerez de distiller autour de vous.
Pour le maquillage, vous serez passés par les mains d’un as de la thanatopraxie (ou un expert de chez Mme Tussauds), et bien sûr, vous aurez stipulé noir sur blanc dans votre contrat de pouvoir écrire vous-même tous vos dialogues, histoire de vous jeter des fleurs au passage (« Mais quelle est donc le secret de votre inaltérable jeunesse ??? »)… car, Grande Dame ou pas, on n'est jamais mieux servie que par soi-même !
Bon, maintenant, si j’arrêtais de jacter comme une pie et qu’on se la regardait, cette démonstration ?
(Ah oui, j’oubliais :
le premier qui dit has-been, je lâche les chiens !… Est-ce bien clair ?...)





… et comme d’habitude, c’est quoi qui fait toute la différence, hein ?
Je vous le donne en mille !… le PANACHE, mes petits chéris, le PANACHE !

mercredi 21 avril 2010

LA MORT EST SON METIER


THE BB'S HORROR PICTURE SHOW #1

par BBJane HUDSON

Vous n'ignorez pas ma passion pour le cinéma fantastique et d'horreur (dans le cas contraire, c'est que vous n'avez jamais égaré vos mirettes de ce côté). Je me devais, en toute logique, de consacrer une rubriquette à mon genre de prédilection (qui est aussi celui de Valentine) sur Mein Camp. Conformément à l'optique du blog, les extraits de films que je vous y proposerai seront sélectionnés en fonction de leur caractère campy ou cheesy (terme employé par les américains pour désigner des œuvres "fromageuses").
Par exception, la vidéo de ce jour est empruntée à une série télévisée qui ne pue point du bec, et qui bénéficie même des faveurs des fantasticophages : Les Contes de la crypte (1989-1996).



Le choix de cette séquence me fut dicté par son interprète, John GLOVER, l'un de mes seconds rôles américains préférés depuis qu'il succéda à Victor BUONO dans le fort appréciable remake télévisé de Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
A la place du pianiste obèse et minaudant incarné par BUONO dans le film original, GLOVER campait un minable agent artistique s'efforçant de remettre Baby Jane en selle en lui obtenant un contrat dans une boîte homo (Baby Jane et Chantal Goya : même combat). Dès son apparition à l'écran, mon radar gay m'envoya des signaux affolés qui ne firent que s'amplifier lorsque je découvris ses autres interprétations, le plus souvent dans des rôles de "méchants" maniérés et un brin tortilleurs (il fut du Batman & Robin de Joel Schumacher, où il insista pour porter une perruque à la Fiancée de Frankenstein...) Aussi son coming-out, pratiqué il y a quelques années, ne m'étonna-t-il pas outre mesure...



Dans l'épisode Undertaking Parlor des Contes de la crypte, il est un élégant croque-mort psychopathe n'hésitant pas à fabriquer sa propre clientèle pour la prospérité de son commerce -- un peu à la façon du Vincent PRICE de Comedy of terrors, qu'il rappelle d'ailleurs singulièrement, tant par son rôle que par l'exubérance d'un jeu très distanciateur...
Je vous déconseille de visionner cette séquence si vous envisagez de manger des rognons au prochain repas.
Si tel n'est pas le cas : enjoy !




samedi 17 avril 2010

JEUX DE NAINS, JEUX DE VILAINS


BB'S MOVIES #3

par BBJane Hudson

Oh, flûte !... Je m'aperçois que j'ai commis une grosse boulette dans l'intitulé de ce post...
Par "nains", j'entends évidemment "Personnes de Petite Taille"... Loin de moi l'intention d'exprimer un quelconque mépris envers les Personnes de Petite Taille en les qualifiant de "nains"... Je suis d'ailleurs l'une des membresses fondatrices (en tant que féministe, je tiens beaucoup au terme "membresse") de la SPPPT (Société Protectrice des Personnes de Petite Taille), à laquelle je ne manque jamais de verser un TIP (Très Important Pécule) mensuel.
C'est d'ailleurs en cette qualité de défenseuse des Personnes de Petite Taille que je tiens à attirer votre attention sur le fait qu'en 1981, un film hautement discriminateur de leur cause fut réalisé par la Personne de Mise en Scène Steve RASH. Cette bande abominable raconte l'histoire de 150 PPT rassemblées en 1939 à l'hôtel Rainbow (Hollywood, Californie), afin d'auditionner pour des rôles de "nains" dans Le Magicien d'Oz. Le fait est que ces PPT foutirent dans l'établissement un bordel pas pensable, auquel leur spécificité de taille était certes totalement étrangère, mais enfin...
Elles allèrent, ces PPT, jusqu'à troubler les prises de vue d'Autant en emporte le vent, tourné sur un plateau voisin par d'honorables Personnes à Interprétation Réduite (je ne fais pas allusion aux acteurs originaux, mais à ceux qui les incarnent ici). La preuve par l'image à la fin de ce post...



Le film de la Personne de Mise en Scène Steve RASH, intitulé Under the Rainbow (titre préjudiciable aux Personnes à Sexualité Idiosyncratique, qui ont fait de Over the Rainbow leur hymne communautaire), ne se contente pas de porter atteinte aux PPT en transmettant d'eux une image dégradante. Il imposa en outre à 150 Personnes d'Interprétation Réduite de Petite Taille (PIRPT) de jouer des rôles de "nains" futiles et ingérables (dont un nain nazi portant petite moustache hitlérienne, interprété par le grand Billy BARTY), ce qui est contraire à l'image que toute PPT normalement constituée est censée promouvoir.
Le pire, c'est que le film en question, malgré son postulat du tonnerre et un casting rassemblant la princesse Leia, 150 PPT marrantes, Chevy CHASE et le génial Joseph MAHER -- l'infâme bourreau fasciste (pardon : la Personne Sadique à Tendances Politiques Extrêmistes) de L'Enfer de la violence --, parvient à être relativement insignifiant. Ce qui porte atteinte aux Personnes à Tendance Cinéphile Prononcée (PTCP) qui ont eu la malencontreuse idée de le visionner en dépit des recommandations contraires des Personnes Emetteuses d'Opinions Appointées (PEOA, vulgairement connues sous l'appellation de "critiques"...)
Votre BB chérie, qui ne manque jamais une occasion de partager avec vous ce que le pire peut réserver de meilleur, vous transmet donc ce témoignage visuel accablant, qui devrait combler d'aise toute Personne à Sensibilité Artistique Dévoyée (PSAD)...
(PS : Pas mal de PD y prendront probablement leur pied aussi...)




jeudi 15 avril 2010

LES LEVRES ROUGES ("daughter of darkness", 1971)


LES BONS CONSEILS DE VALENTINE (Episode 2)

COMMENT TRICOTER SANS AVOIR L'AIR "BOBONNE" ?

par Valentine Deluxe

S’il est un loisir qui peut à jamais briser votre image de Grande Dame (voir épisode 1), c’est bien le tricot !
Bien que sa pratique demande une dextérité et un doigté qui me laissent pantelante d’admiration pour qui sait marier ces deux qualités (moi qui parviens à peine à faire un lacet de godasse), il faut bien reconnaître que, question glamour, c’est pas toujours synchrone.
Moi, on me dit « tricot », et je vous plante illico le décor :
Une arrière-cuisine blafardement éclairée par un néon tremblotant ; la toile cirée décorée de scènes de chasse en Bavière qui recouvre une table en formica ; le tic-tac monotone d’une horloge jamais à l’heure ; et en sourdine, venant d’un vieux poste de télé mal réglé, « Des Chiffres et des Lettres » sur TV5.




Heureusement que nous pouvons toujours compter sur l’une ou l’autre icône de l’élégance pour venir nous dynamiter ces vieux clichés poussiéreux, car comme nous l’avons vu précédemment, ce qui va faire toute la différence entre ringard et grandiose, c’est le Panache (faudra penser à s’en souvenir la prochaine fois, parce que je ne vais pas vous le répéter à chaque épisode !)
Aujourd’hui, au rayon Grande Dame, pour la démonstration, sublime et irremplaçable, j’appelle Delphine SEYRIG.
Ici, plus parfaite que jamais, elle joue une vampire lesbienne raffinée, hantant un vieux palace Ostendais, où en plus d’un ouvrage particulièrement compliqué à tricoter, elle doit se farcir les scènes de ménage de sa compagne du moment, Andrea RAU, dans Les Lèvres rouges de Harry KÜMEL.
Alors se tait, on admire … et surtout : ON RETIENT (ça peut toujours servir...)




mercredi 14 avril 2010

FOSSILES, COQUILLAGES ET CRUSTACES


TO BE OR TO HAVE BEEN ? #1

par BBJane Hudson

Peut-on "avoir été" ET "être" ?...
C'est la question que se sont posée bon nombre de scintillantes étoiles hollywoodiennes lorsque, réduites à l'impécuniosité après avoir empoché des pactoles et irradié le firmament du star-system, elles se trouvèrent contraintes d'accepter des rôles déplorables et souvent subalternes dans des productions plus ou moins rédhibitoirement tocardes ...
C'est, ce fut, et ce sera le lot de la majorité des stars d'hier et d'à venir (je ne parle pas de celles d'aujourd'hui, n'en voyant point), tant il est vrai que la gloire n'a qu'un temps, et que le chronomètre du public est fort mal ajusté aux Rolex de ses idoles...
Cette rubrique inestimablement mesquine a pour but de vous restituer les exploits douteux et tardifs (ou douteux CAR tardifs) de quelques monuments du silver screen, réduits à cachetonner, à leur art défendant, dans le tout-venant du cinoche populaire, après avoir subjugué l'élite cinéphile...
Ces dinosaures pugnaces -- baptisés "has-been" ou "guest-stars" par l'ingrate multitude de leur ex-admirateurs -- ont bien droit, selon moi, à l'hommage que leur déshonneur réclame et justifie...
(Putain ! J'ai jamais casé autant d'adjectifs en si peu de lignes !...)


Démonstration d'un cas de "has been" :
Gloria SWANSON, before & after

Ouvrons le ban avec Robert CUMMINGS, jeune premier hitchcockien (La Cinquième Colonne), partenaire de l'ineffable Deanna DURBIN dans moult sucreries Paramountiennes (Chanson d'avril), playboy estampillé thirties, vestige improbable d'un temps que les moins de septante ans ne sauraient connaître...


Bob CUMMINGS

Dans les années 60, profitant de la vague des beach movies (films de plage) inaugurée par la firme A.I.P. (grande employeuse de has-been devant l'éternel -- j'en reparlerai inévitablement dans cette rubrique), Bob CUMMINGS s'octroya un moment de franche consternation en jouant les surfers d'opérette dans le film-étalon du genre (en fait, le film qui instaura la "beach-mania" et engendra une foultitude de suites) : l'impérissable Beach Party. Nanti d'une barbe à faire pâlir d'envie l'Abbé Faria, le beau Bobby y jouait un docte professeur, étudiant avec flegme et conscience les mœurs des teenagers, et soumis aux avances conjointes de sa consœur en hasbeenat Dorothy MALONE et de la très gourdasse Annette FUNICELLO.
Comme nous sommes dans un film de plage, faut bien, à un moment donné, qu'il grimpe sur la planche.
Voilà le résultat...
Enjoy !

mardi 13 avril 2010

JUSTE UNE MISE AU POINT...


LA MUSIQUE ADOUCIT LES MOEURS # 1

par Valentine Deluxe

Pour celles et ceux qui ne le savaient pas encore, le premier film que je me rappelle avoir vu au cinéma (et un vrai cinéma, façon « Dernière Séance », avec le rideau qui s'ouvre au début, les banquettes en bois qui se relèvent en claquant, et les eskimos glacés à l’entracte !) c’est 747 en péril - a.k.a. AIRPORT ’75 -, film que certaines méchantes langues qualifient de daube monumentale, mais que votre Valentine, parfum des fleurs fanées oblige, ne peut regarder sans une larme attendrie au coin du faux-cil.
Cette information, loin d’être purement anecdotique, est doublement importante :
Premièrement, elle vous permet de mieux comprendre d’où me vient cet intérêt pour ce nanar de compét’ dont vous n’avez pas fini d’entendre parler (pouvez compter dessus !)
Ensuite - et surtout -, si je tiens à cette petite mise au point, c’est pour faire taire certaines (vilaines) rumeurs qui circulent de-ci de-là, cancanant à qui veut l’entendre - et ils sont légions ! - que j’aurais effectué mon baptême cinématographique non pas avec le susnommé film-catastrophe (voire « catastrophique »), mais plutôt avec La Sortie des usines Lumière, ou L'Arrivée d’un train en gare de la Ciotat, lors de la fameuse séance au Grand Café du 28 décembre 1895.
Ce petit règlement de compte passé, régalons-nous d’une séquence merveilleuse et mémorable - parodiée dans le célèbre Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? -, qui est à elle seule une sorte de synthèse.



Tout y est parfait, pas un détail ne manque :
les dialogues cruches, les sourires tartes, la gamine malade (Linda Blair en pleine descente post-Exorciste !), la chanson mielleuse, les passagers qui passent leurs têtes pour écouter, la couleur des fauteuils, tout je vous dis !
C’est plus une synthèse, c’est un festival !
Vous comprenez maintenant comment la petite Valentine Deluxe est devenue accro au Camp dès la première bouchée.
Que voulez-vous, à chacun ses madeleines !



dimanche 11 avril 2010

MAMAN TRES CH...IEUSE


BB's MOVIES #2

par BBJane Hudson

Francis Ford COPPOLA, cinéaste Camp ?...
Sans doute... à ses heures...
Comme, par exemple, lorsqu'il orchestre sous la férule de Roger CORMAN un réjouissant jeu de massacre familial dans Dementia 13, son premier effort celluloïdique. Ou lorsqu'il inonde de napalm une fourmilière de Viêtcôngs non-ignifugés, sur les guillerets accords de "La Chevauchée des Walkyries", dans Les Bidasses en folie.
Mais surtout lorsque, débutant et non informé des lois du box-office, il signe un scénario à forte teneur queer, et le porte à l'écran en s'octroyant sans sourciller un casting d'abonnées aux rôles de désaxées et de viragos cyclothymiques (jugez-en : Geraldine PAGE + Julie HARRIS + Karen BLACK + Elizabeth HARTMAN... Qui dit mieux ?...) Le résultat fut un petit chef-d'œuvre d'humour jaune, doublé d'un splendide autant que prévisible plantage commercial...


You're a big boy s'intéresse aux déboires d'un puceau rêvasseur, coincé entre une mère castratrice, un père libidineux, une fiancée godiche, et un amour inaccessible prenant un malin plaisir à l'avilir... Comme quoi, y a que le père Lama pour demander aux "femmes femmes femmes" de nous faire voir le Ciel, ou qu'un Julien fort peu Clerc-voyant pour n'en connaître que de fragiles depuis bientôt 30 ans...
Dans l'extrait ci-dessous, Geraldine s'en donne à cœur joie en maman très chieuse, sous la bénédiction d'un Rip TORN impassible -- tant qu'elle ne fait pas couler son rimmel sur la Bible de Gutenberg...
Comme ils disent aux States : Priceless !...




COMMENT ETEINDRE ET ALLUMER SA CIGARETTE (COMME UNE GRANDE DAME)


LES BONS CONSEILS DE VALENTINE (Episode 1)
par Valentine Deluxe

Dans la vie comme au cinéma, il n'y a pas trente-six façons de se comporter ; deux suffisent : la bonne ou la mauvaise.
Et ces deux façons scindent d'un couperet implacable, tranchant et définitif, rien moins que l'humanité tout entière !
Or donc :
- Soit vous êtes une Grande Dame (prononcez avec le léger accent East-Hampton, c'est plus chic), ce dont je ne puis douter un seul instant si vous vous êtes égarée sur ce blog...
- Soit vous ne l'êtes pas et vous ressortissez du reste, à savoir la plèbe, le commun, le vulgus... en un mot : l'horreur, quoi !
Mais être une Grande Dame, c'est un travail de chaque instant, car les affreux guettent le moindre faux pas qui vous précipiterait du haut de votre Olympe où tout n'est qu'harmonie, amour, délice et orgues, jusque dans le tréfonds même de la dernière médiocrité.
... Alors, "mind the gap" !
Heureusement pour vous, Valentine se propose de vous divulguer quelques petits secrets simples et efficaces, pour vous tirer de l'embarras en toute circonstance.


Laquelle des deux est la Grande Dame ?

1er exemple :


Cette sublime et néfaste nicotine, compactée dans cet élégant cylindre de papier immaculé se consumant en volutes goudronnées aux relents d'arsenic, je veux parler bien sûr de la cigarette (pourquoi faire simple et court quand on peut faire alambiqué et élégant ?)
Avant de voir comment la fumer, arrêtons-nous sur deux étapes essentielles :
Comment l'allumer, et, bien sûr, comment l'éteindre.
Ç'a l'air simple comme ça, mais il est un ingrédient capital qui fera toute la différence : le Panache.
Alors, prenez un papier, un crayon, et suivez la démonstration :

On allume...



... on éteint !



vendredi 9 avril 2010

GUIGNOLS DE ROUBIGNOLLES


BB's MOVIES # 1
par BBJane Hudson

Quelle vie secrète et trépidante abritent nos testicules ?...
Woody ALLEN s'était penché sur la question dans Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, sans jamais oser le demander. Estimant sans doute qu'il pouvait mieux faire, I. Robert LEVY nous offrit cinq ans plus tard sa propre vision de l'existence spermique dans le consternant Can I Do It 'Till I Need Glasses ?, l'un des tout premiers films où s'illustra Robin WILLIAMS -- qui, sitôt devenu célèbre (grâce à d'autres productions), exigea que ses apparitions soient retirées du montage. Pas de bol, elles furent discrètement réintégrées par la suite, même qu'on peut les mater sur YouTube...
Ce cours de biologie comparée vous est présenté par la très campy Tante Gloria...
Enjoy !




WHAT A LADY LIKE ME DOING IN A JOINT LIKE THIS ?


Telle est la première question que s'est posée Miss Deluxe quand je lui ai demandé de me rejoindre sur Blogspot pour y animer de conserve un blog consacré à notre passion commune : le Camp !
Pour me signaler son incrédulité, elle me fit parvenir derechef cette interprétation par Rosemary ASHE d'un standard de Murray GRAND, qui fut goualé avec un égal bonheur par une palanquée de pointures du easy jazz.
Enjoy !