"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



dimanche 28 juillet 2013

LOGAN'S RUN (l'âge de cristal, 1976)

LES BONNES COPINES DE VALENTINE # 3 

"L'âge de cristal" était aussi l'age d'or du surgelé !

Par Valentine Deluxe 


« Vivagel bien sur ! », « Heureusement il y a Findus », « C’est fait par qui ? Par Picard ! »
Il y a peu encore, on pouvait dire que les producteurs de plats préparés surgelés étaient vraiment les amis de la ménagère surmenée!

A quoi bon se cramper les ovaires à mitonner des petits plats avec amour, savoir-faire et patience, quand la marmaille braillante et perpétuellement affamée, fruit de vos entrailles fatiguées, finissait quand même par vous dire qu’ils préfèrent les Fish-sticks de Cap‘tain Igloo ou les fricadelles Mora.

 

 Les amateurs de fish-sticks seraient-ils gérontophiles? 
Le "bogos" du milieu n'a pas fait long feu en tout cas!


Seulement voilà, ça c’était AVANT !...
Maintenant, vous n’êtes pas sans savoir que la touchante candeur qui était la nôtre devant ces merveilles de l’art culinaire industriel est révolue, balayée, finie, A-TO-MI-SEE !
Pourquoi ? 
Parce que… 
Y A DU CHEVAL LA-DEDANS ! 


 Valentine adore faire du cheval 
(tous les dimanches, avec des frites et de la salade)

Enfin,  « du cheval », pour Mora, ça reste à prouver, parce que, équidé, bovidé, ou caprin, morte ou vivante, le jour où on arrivera à trouver des traces de viande (comestible s’entend) dans les fricadelles, ça sera quand même un fameux scoop !

Remarquez, on se plaint, on se plaint, mais comme disait si bien ma grand-mère :
 « Y’auro n’guerre, t’auro des poils su’ tes dins. » (« Il y aurait une guerre, tu aurais des poils sur tes dents. »)
En effet, il suffit de regarder autour de nous pour s’apercevoir qu’on n’est pas les plus mal lotis, loin s’en faut !
Prenez Logan 5 et Jessica 7, par exemple, deux habitants de la célébrissime cité des Dômes:
Ils auraient été bien contents, eux, d’en trouver du cheval dans leurs plats préparés ! 


 Logan 5 et Jessica 7 
découvrant le scandale alimentaire de la Cité des Dômes 
(photo non-contractuelle)


La Cité des Dômes, comme destination de vacance : 10/10.
C’est une sorte de Las Vegas, au micro-climat tempéré remarquablement constant, et construit sous ce qui ressemble à s'y méprendre aux plafonniers dans la suite nuptiale d'un l'hôtel "Formule 1" (... et je ne vois pas pourquoi je mets "plafonnier" au pluriel, vu qu'il n'y en a qu'un, et que  c'est toujours bien assez pour voir les cochonneries qui se trament dans ces lieux sordides !)
La  mode féminine y est entièrement dédiée à  la « togette », sorte de « peplum disco » du plus délicieux effet, qui se décline dans une gamme de couleurs allant exclusivement du parme tendre au vert pastel.
Le tout se portant vachement plus près des zones de pilosité pubienne que du genou.
Côté loisirs, c’est pas mal non plus. On a le choix entre se faire refaire le visage par chirurgie laser à cicatrisation instantanée, choisir son compagnon ou compagne de carambole par télécommande, ou assister à l’exécution des trentenaires de la cité dans le fameux « carrousel », déjà analysé dans une autre rubrique*.

 La Cité des Dômes: Calatrava ou Tricatel ?
  
Par contre, côté boustifaille, c’est pas « Le pré Catalan » !
Pour nous en rendre compte, allons donc visiter le département surgelé de la fameuse Cité, et son chef magasinier et « top chef » des lieux, l’inénarrable et truculent Ro-Box. 
Chef-d’œuvre de l’ingénierie électronique de pointe du 27ème siècle, avançant vaille que vaille sur ses petites roulettes couinantes, avec des bras en tuyaux de poêle et la voix délicieusement chevrotante d’Henri Virlojeux (ça déjà, si c’est pas un gage de haute technologie, je veux bien me pendre !) Ro-Box va nous révéler des petits secrets de fabrication culinaires dignes d’un relais routier « Tricatel » !
Y’a du cheval dedans? 
Ça, ça m’étonnerait !


Une idée de costume pour la prochaine Gay Pride ? 
Non ne me remerciez pas, ça me fait plaisir !

Ah ! J’oubliais !... Je n’avais au départ aucune idée pour classer cette rubrique, et vous savez comme j’aime le rangement, l’ordre et la méthode!
Alors, trouvant au final que ce bon vieux Ro-Box, étincelant comme une boule tango de Gloria Gaynor, avait un côté ineffablement to cute to be straight (pour ne pas dire « folle comme un sac à main »), et qu’il est de plus - vous en conviendrez après avoir visionné l'extrait qui suit -  aussi susceptible et châtaigne que nos amies Harper et Edna*, disons qu’il peut rejoindre sans peine « les bonnes copines de Valentine », non ?
Et bien voilà, c’est fait !