"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



samedi 12 janvier 2013

THE MOLE PEOPLE (le peuple des enfers, 1956)

VOUS VOYEZ CE QU IL VEUT DIRE, MLLE SKEFFINGTON,  #2

 "UNE VRAIE TETE DE MOLE !"

Par Valentine Deluxe

Comme nous l’avons vu dans les précédents chapitres de cette lubrique rubrique (ça ne vous prendra pas perpet’ de vérifier, y en a eu qu’un jusqu’ici !), en amour, en plus de sortir couvert, il faut parfois mettre des gants pour révéler le fond de sa pensée.
Vous n'êtes pas sans savoir que dans certaines strates peu privilégiées de notre société, un « j’te kiffe à donf’ »  suffit au premier godelureau venu pour culbuter sa blonde (rousse, brune ou crépue d’ailleurs, nous ne  sommes pas sectaire) sur le matelas infesté de punaises d’une sordide chambre du plus minable des motels borgnes.
Mais ici, nous sommes dans les colonnes de « Mein Camp » quand même, alors le dialogue, forcément, se doit de prendre quelque altitude.

Nous avions déjà vu les métaphores montagnardee dans le précédent volume ; voyons ici une autre approche : 


le vibrato patriotique!

Partons, si vous le voulez bien, d'un postulat un brin tiré par la perruque, je vous le concède.
A savoir,  que vous ayez eu la rocambolesque idée d’aller faire un peu de tourisme dans des contrées reculées non référencées dans le catalogue "Nouvelle frontière"; j'ai nommé... 

le mystérieux pays des hommes taupes!


Le pays des hommes-taupes :  une contrée où il fait bon vivre !

Les autochtones, pour pittoresques qu’ils soient, n’affichent pas un sens de l’hospitalité des plus ébouriffants.
Mettons ça, peut être, sur le compte d’une localisation qui doit se situer à vu de pif quelque part entre le   pays des Morlocks et celui de Pellucidar , et où une absence totale d’exposition solaire a rendu la populace locale (relativement limitée, étant donné l'étroitesse du budget alloué à la figuration) aussi bronzée que des asperges de Maline.

Les Morlocks, inventeurs du Gangnam style ?

La main d’œuvre bassement qualifiée du coin - les hommes-taupes du titre original - affiche l’affabilité de sidérurgistes lorrains en cure de sevrage ; et la plus haute autorité politico-religieuse locale  - un grand prêtre au regard fourbe et à la garde-robe rutilante, façon "Josephine Baker à Bobino" -  ferait passer Pol Pot pour un GO du Club Med.

Mole marinière, j'aime aussi ceci dit !

Mais dans le marasme généralisé, notre héros du moment – un Américain bon teint, généreusement nourri à la patate de l’Idaho et au lait de l’Arkansas - a quand même réussi à se dénicher une greluche affichant le coefficient intellectuel d’un pétoncle après un AVC.
Alors comment faire pour ne pas effaroucher la donzelle en lui révélant franco que votre intention première n’est autre que de la déniaiser avec la délicatesse et les manières d'un soudard polonais ?
Votre botte de Nevers en pareille situation: 
…la métaphore ! 


Le patriotisme lénifiant : un truc imparable pour gruger la greluche !

Evoquez donc les grands espaces, le 8ème amendement et les vertus du libéralisme.
Michael York a déjà tenté le coup brillamment à Shangri-la, et il a quand même réussi à se tirer avec  Olivia Hussey (qui avait menti sur son âge,  la vilaine !… mais ça c’est une autre histoire...)
Alors, allons vite voir comment il s’y prend :




Si vous n’avez pas saisi toute la subtilité de l'allusion, nous pouvons toujours compter sur Mlle Tessie Skeffington pour apporter quelques éclaircissements sur les ruses de Sioux développées par le lascar :





1 commentaire:

  1. Ha ces films improbables, où les aliens étaient des métaphores du méchant communiste, qui non seulement mangeait les enfants, mais n'allait pas à l'église le dimanche. Ces moll-assons toutefois ne valent pas la bonne vieille Tarantula, avec un Clint qui la défouraille mais sans emballer personne (cherchez l'erreur) et Them! (je renonce au titre français ridicule, en m'excusant auprès de la noble assemblée pour ce pléonasme), où les fourmis n'empêchent pas l'agent du FBI de se farcir la brunette, pour une fois intelligente. Comme quoi, tout arrive.

    RépondreSupprimer