"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



mardi 31 décembre 2013

LE VOEU DE BBJANE


Vous n'imaginiez quand même pas que j'allais laisser filer les fêtes de fin d'année sans effectuer mon grand retour sur votre blog préféré ?
Je sais que mon absence indument prolongée suscita parmi vous d'effroyables rumeurs. Je me devais d'y mettre un terme en ces jours où fleurissent les plus folles espérances sur le purin des déconvenues de l'année défunte.
Non, je ne me suis pas carapatée sur une île paradisiaque en compagnie d'un armateur grec fraîchement épousé (armateur ou pas, il faudrait être bien brelotte pour convoler avec un Athénien, de nos jours). Non, la Grâce ne m'a pas touchée au point que je renonçasse à mes légendaires débauches pour entrer au couvent. Non, je n'ai pas contracté une aphasie foudroyante, me privant de l'usage de tout vocabulaire. Non, ma passion pour les uniformes et ce qu'ils enveloppent ne m'a pas incitée à m'engager dans l'infanterie. Non, Valentine Delucce n'a pas sournoisement profité de l'un de mes accès d'intempérance pour relever mes cocktails d'une lichée d'arsenic, s'assurant ainsi la direction tant convoitée de Mein Camp.

Non mais, sans blague ?... Vous me voyez vraiment dans cet accoutrement ?...

Pour tout vous dire, le travail est la seule raison de mon silence alarmant. Un travail acharné requérant l'entièreté de mon inspiration, et détournant le cours de ma sueur vers d'obscures zones d'irrigation dont je ne puis, à l'heure actuelle, vous préciser la localisation (« Secret d'étal ! », comme dit mon charcutier lorsqu'on lui demande, au marché, la recette de son boudin noir).
Pour autant, je ne pouvais décemment me soustraire à l'antique tradition sancti-sylvestrale qui veut que l'on formule à l'intention de ses proches quelques souhaits aussi sincères qu'inopérants.
Voici venu le temps des vœux et des chants, et les miens, jaillis du fond d'un cœur moins rocailleux qu'on ne le prétend, s'envolent aujourd'hui vers vous avec la célérité fulgurante d'un pain dans la trombine. Ils se résument à peu de chose, et du reste, ne sont qu'un.
Je vous vois suspendus à mes lèvres telle une grappe d'hémorroïdes à l'orée d'un fondement, aussi, sans plus attendre, je vous en livre la teneur – et le motif préalable.


J'ai constaté, au cours des 364 précédents jours, une inquiétante recrudescence de taciturnité dans l'ensemble de mon entourage.
Les causes en sont diverses et probablement légitimes : l'on pourrait invoquer la Crise, le mauvais temps, l'incurie gouvernementale (z'aviez qu'à pas voter, bandes de brêles !), la stagnation des retraites, la hausse du prix du fond de teint, la fragilisation croissante des talons aiguilles, la fugacité des permanentes, la béatification de Line Renaud, la Romification de l'Hexagone, la fréquence du filage des bas nylon, que sais-je ?...
De partout accourent les piteux gémissements, les afflictions barissantes, les plaintes stridulées. La déréliction bat son plein. Chaque jour, mes oreilles accueillent, avec un accablement que ma bouche scelle, l'écho de mille désolations plus ou moins justifiées. Et mes yeux ne sont pas en reste, qui s'effarent ponctuellement à la lecture des doléances soumises à leur indulgence sur ce mur des lamentations qu'est devenu Facebook – ce parfait baromètre de l'hypocondrie ambiante, où s'étalent à tire-larigot ce que j'ai baptisé les « Statuts de l'Ile de Pâques », ces réflexions absconses exprimant en une poignée de mots sibyllins les récriminations d'untel, la consternation de cette autre, le rembrunissement de chacun.


Aussi mon vœu pour l'année qui vient sera-t-il simple et sans appel. On m'opposera sans doute son caractère lapidaire, et le fait qu'il ne s'attache pas à la satisfaction de mon prochain, mais à la mienne propre.
Erreur, cent fois erreur !...
Car s'il vise à la préservation de ma tranquillité, il implique également que la félicité soit votre lot quotidien – ou que vous contractiez une extinction de voix, option non moins opportune.
Voici donc mon vœu le plus cher pour l'année 2014. Faites-en bon usage et propagez-le librement, pour le bien de votre servante et de votre entourage :


Bonne année 2014 !

dimanche 22 décembre 2013

DRACULA AU PAKISTAN (Zinda Laash, 1966)

"Alors... On danse" #7 : The Final Chapter

Par  Valentine Deluxe



Mes petits chats, je sais que vous risquez d’en avoir le cœur brisé, mais c’est déjà le dernier numéro de notre merveilleuse saga dansante ! Eh oui, la nouvelle est abominable, mais ne dit-on pas que " les meilleures choses ont une fin " ?
Remarquez, on dit aussi que "chaque pot à son couvercle", "qu'un clou chasse l'autre" et "qu'à bon chat, bon rat", mais cela n’a rien avoir avec ce qui nous occupe aujourd’hui.
Néanmoins, vous allez vite voir que pour bien terminer l’année, nous avons fait les choses en grand, en beau, en ondoyant et vaporeux !

Pour Noël, vous ne pensiez quand même pas 
qu'on allait faire dans l'épure ???

En effet, les réveillons approchant au galop, nous avons décidé de mettre les petits plats dans les grands, et de vous offrir…
UNE DINDE !  
Dansante qui plus est ! 
Merveilleux, non ?
 (Non ???)
Il y a X semaines, nous étions allés faire un tour du côté de la production horrifico-musicale Indienne ; eh bien, aujourd’hui, pour nos adieux (à la rubrique hein ? seulement à la rubrique !!!) allons nous balader du côté de leur perfide Albion à eux : Le Pakistan !

L'épouvante Made in Lollywood !

Le Pakistan, où, après avoir apprécié le style éreintant de notre acrobatique danseuse-taupe de la semaine passée, nous allons nous offrir une séance moins épuisante au niveau des lombaires, toute en sensualité et mouvement coulés. 
Planter le décor sera vite fait, puisque je compte sur votre ineffable culture cinématographique pour vous situer le bidule.
Vous voyez "Le Cauchemar de Dracula" de Terence Fisher ?
Oui ?
Eh bien ça tombe bien, parce que "
Zinda Laash", c'est tout pareil !

 Comment ça, "un air de famille" ???

Et
quand je dis "pareil", je ne plaisante pas, car les producteurs de ce petit bijou, ignorant vraisemblablement tout de la notion très occidentale de droits d'auteurs, nous en offrent quasiment la copie plus que conforme, musique comprise (si !) 
Même les bruitages sont directement repiqués à la bande son du flamboyant chef-d'oeuvre  de la Hammer !



Puisqu'on vous dit que ça n'a rien à voir !

Mais à Bollywood comme à "Lollywood" (variante pakistanaise du premier cité, l'un comme l'autre étant finalement des sobriquets assez condescendant vis-à-vis de deux industries cinématographiques parmi les plus prolifiques du monde), quel que soit le genre abordé, il faut toujours un peu de danse et chant.
Enfin, "un peu", on se comprend !... Le film fait quand même 40 minute de plus que son illustre modèle grâce à ces merveilleuses parenthèses musicales.
Bon, n'oubliez pas aujourd'hui d'agrémenter votre traditionnel collant lycra léopard de manches vaporeuse que vous pouvez découper dans de vieux rideaux, histoire de mieux coller au personnage.
Vous êtes prêts ?... Respirez un bon coup avant, car ça peut surprendre.
Je ne sais pas ce que vous en penserez, mais j'estime sincèrement qu'on a gardé le meilleur pour la fin!



En plus d'être une championne toute catégorie de l'oeil de velours, ainsi qu'un as de l'époussetage en musique (regardez bien entre 3:08 et 3:15 !), notre charmante vampirette ("qui rit qui p..." Oups! sorry, ça m'a échappé !) est aussi une tête de gondole dans le jeux du "on me voit/on me voit plus".
Et ça, moi, j'adore !
Démonstration:



Qu'est-ce que je vous disais ?... Merveilleux non ?...
Il ne nous reste plus qu'une chose à dire avant de clôturer notre dernier rendez-vous  dansant de cette année :

...JOYEUX NOËL!

samedi 14 décembre 2013

LE PEUPLE DE L'ENFER ("The Mole People", 1956)


Alors... On danse! #6  
par Valentine Deluxe

L'épisode d'aujourd'hui sera placé sous
le haut patronage 
de Saint-Casimir du divin gloubi-boulga.

Ce dimanche, chères meincampiennes et chers meincampiens, pour le 6ème épisode de notre thé-dansant, nous partons retrouver de vieux amis qui nous ont déjà fait naguère le bonheur de nous visiter (pas dans le sens biblique du terme, soyez rassurés !)
Oui, aujourd'hui nous retournons au pays des hommes-taupes, qui, comme nous le rappelle la chanson, "(...) est le pays joyeux des enfants heureux, des monstres gentils, oui c'est un paradis".

"...des monstres gentils , oui c'est un paradis!" (qu'ils disaient)
Et depuis notre dernière visite, elle n'a pas changé, cette terre bénie des dieux où coulent le lait et le miel, où chaque jour est une chanson, et où toutes et tous vivent dans l'harmonie et la béatitude.
Oups!... Non, crotte, ça c'est Shangri-La, pas le pays des hommes-taupes !!!

Oui, je sais, la ressemblance avec Casimir ne saute pas yeux, 
mais imaginez-le avec une touche d'orange...

Le pays des hommes taupes, c'est pas mal non plus, ceci dit ; c'est un peu comme "L'île aux enfants", mais avec plein de Casimirs partout, taillables et corvéables à merci, réduits aux tâches les plus ingrates et les plus infamantes.
"Germinal"  revu par Christophe Izard, quoi!
(Ah oui, je dois vous prévenir que pour comprendre toutes les subtilités de mon présent article, il va falloir avoir des bases solides dans la culture "génération gloubi-boulga" !...)

Elinu (Alan Napier) 
le Mr. Travelling du pays des hommes-taupes.

Parmi les personnages-clefs du merveilleux "Le Peuple des enfers" de Virgil Vogel (prononcez "vos gueules"... si si, je vous assure...), nous pouvons trouver un de mes vilains favoris :
Elinu, le grand prêtre de la cité-troglodyte, tout en sournoiserie et sourires fourbes... un peu comme une version "sous-terraine" de monsieur Travelling, le méchants impresario qui voulait capturer Casimir pour l'exhiber façon "King-Kong" (Toujours dans "L'île aux enfants" donc!... eh oui, je vous avais prévenus !)

Mr. Travelling (Sacha Briquet), le Elinu de L'île aux enfants.

Avec un œil très très aiguisé,  les fans de BATMAN reconnaîtront au passage Alan Napier, le fidèle majordome Alfred de la psychédélique version télévisée des aventures du super-héros bedonnant.
Pour introduire notre sacro-sainte chorégraphie dominicale, retrouvons donc le fielleux Elinu, prêt à envoyer un trio de donzelles au casse-pipe, le tout avec un sens de l'apparat et du décorum qui dénote l'homme "de bon goût"... si vous voyez ce que je veux dire !



(... oui, bref, sans vouloir balancer les copines, 
Elinu, elle me semble  folle comme un sac à main !)

Donc, comme dans "L'Age de cristal", on a trouvé un moyen imparable de contrôler la démographie : envoyer les pré-ménopausées à l'abattoir.
Rappelez-moi de ne jamais foutre le bout d'un escarpin dans c'te foutu bled ; je risquerais de n'y pas faire long feu !
Mais pour les accompagner de vie à trépas, nous avons notre traditionnelle séquence chorégraphique, sans laquelle cette rubrique perdrait sa raison d'être.
Enfilons donc notre indispensable maillot de corps, que nous accessoiriserons de jolis voilages façon "Loïe Fuller" pour donner une touche de poésie éthérée et aérienne à notre petite gymnastique.
Non, ne me remerciez pas, je n'y suis pour rien ; c'est Elinu qui a tout fait!



Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je ne fais pas un cinéma pareil à chaque fois que je dois faire une séance de banc solaire !

dimanche 8 décembre 2013

LE CULTE DU COBRA (cult of the cobra, 1955)

Alors... On danse ! #5

Par Valentine Deluxe



Souvenez-vous : lors de notre premier rendez-vous dansant, une Antinea peinturlurée comme une vache sacrée pour la fête du Pongal, exécutait de molles arabesques devant un tout fringant Jean-Louis Trintignant, aux limites de l'apoplexie.
Eh bien, revenons à ce genre de circonvolutions reptiliennes pour notre présent opus, mais en mettant cette fois la barre un cran au-dessus !
Alors aujourd'hui mes cadets, pour refaire chez vous notre nouvelle proposition acrobato-gymnique (ce qui, je ne vous le rappelle plus, est la base même de cette rubrique sponsorisée par l'ADEPS), va falloir suer dans son maillot de corps, et par grosses flaques encore !

Planquez les gosses, aujourd'hui, c'est un film de culte !

Bon, maintenant, passé les préambules, entrons s'il vous plaît dans le vif du sujet, avec la grande interpellation philosophico-sociétale du jour ! (Prenez une feuille et un stylo, vous avez 3 heures...)

"Qu'y a-t-il de plus crétin qu'un touriste ? "


Tous les touristes sont des crétins... sauf moi !

Ca se fagote d'une façon telle qu'à la campagne les enfants leur jetteraient des cailloux, ça bouffe du steak-frites en Thaïlande, ça trouve que les pyramides de Gizeh sont quand même fort abimées et que, bien sûr, l'Espagne c'est très joli, mais qu'on y rencontre beaucoup trop d'espagnols.
Donc, a priori, la réponse pourrait se formuler de la sorte :

"Rien!... Il n'y a rien de plus crétin qu'un touriste !"

Et là, Valentine arrive, telle la lumière de la Liberté éclairant le Nouveau Monde sorti du ciseau de Bartholdi, pour vous dire :

 "Eh bien, si !... Il y a BEAUCOUP plus con encore !"

Et d'ajouter sans coup férir :

"Il y en a qui sont touristes, Américains  et... DANS L' ARMEE !" (si !)

Touristes, américains et dans l'armée: 
Y'a pas a dire, ils sont pour le cumul de mandats !

Dans le merveilleux film qui nous occupe aujourd'hui  -- Le Culte du cobra de Francis Lyon, faut-il le rappeler ? -- , une bande de GI's en goguette va assister en "stoemelinckx"(1) à une cérémonie tout ce qu'il y a de secrète, avec pour seule consigne de se fondre dans l'assistance et, surtout, de ne pas se faire remarquer.
C'est que cette étrange assemblée va célébrer le culte de la femme-cobra, une charmante danseuse avec des chaussettes enfilées dans les mains, garnies de gros boutons pour faire la tête de ladite bestiole, et le corps engoncé  comme un boudin dans son boyau dans un collant bariolé (c'est en noir et blanc, mais on imagine bien que ça doit être chatoyant )


Regardez ce qu'on peut faire avec des vieux panties ! 

Evidemment, alors qu'on leur avait bien dit qu'il faudrait la jouer "discretos", le plus cornichon de la bande a quand même planqué son Kodak sous sa djellaba, pour ramener de jolis souvenirs à la maison.
Et comme, de plus, nous sommes en 1955, l'appareil photo a la taille d'un téléviseur -- pas à écran plat, la téloche !  Noooon ! Modèle "cathodique"! --, avec une ampoule pour le flash grosse comme un bocal à poisson.
Bravo pour la discrétion !
Bon, on va voir ce que ça donne ?... Je passe devant, suivez-moi :




Mettez ça dans un film aujourd'hui, et PAF ! vous seriez taxés fissa d'anti-américanisme primaire, et vous vous retrouveriez avec Amnesty, les commissaires de l'ONU (ceux de la chronique précédente !), le SCA (liste non exhaustive) sur le dos pour vous faire la peau !
Que voulez-vous, 1955, c'était le bon temps !

... A dimanche prochain!

(1) Argot bruxellois : "en catimini".

dimanche 1 décembre 2013

VEERANA (1988)

Alors... On danse! #4

Par Valentine Deluxe




"Le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs : on lui fait dire ce que l'on veut. "
Michel Audiard

Mais tout de même… 
Sur « Mein Camp », en plus de devoir assumer un titre qui nous aurait valu quelques bricoles aux heures les plus sombres de la Libération -- déjà que ma liaison avec Tino Rossi avait fait jaser --, nous devons aussi faire face aux attaques répétées des tenants du "politiquement correct" de tout crin. 
... Et boudiou, qu’ils sont nombreux, les bougres !...

Le Conseil de Sécurité de l'ONU s'intéresse au cas  "Mein Camp" !

Cette semaine, nous avions des émissaires de l’ONU dans les bureaux de la rédaction, épluchant comptabilité et articles, avec une avidité qu'on ne rencontre plus guère que chez le ténia ou la hyène, afin de régler notre compte avec des kilomètres de statistiques et des tombereaux de rapports et  de synthèses.
Implacables, cinglants, secs comme des coups de trique sur les fesses (ça, remarquez, quand c’est bien fait, s'il fait chaud et que j’ai bu, je ne suis pas contre...), les chiffres sont tombés :

Nous ne sommes pas équitables ; la parité on ne connaît pas !
(bouh-houh-houh, les vilaines !...)

Il me faut reconnaître malgré tout, le front bas et le menton tremblant, que tout confits dans leur arrogance et leur bouffissure qu’ils étaient, ils n’avaient pas non plus COMPLETEMENT tort, les salauds...
En effet, au long des 1O5 merveilleux articles sortis de nos plumes aussi lyriques qu'inspirées, nous pouvons dénombrer :
- 95 films Anglo-saxons (pour ne pas dire américains).
- 2 français, 2 japonais, 2 belges (si!... et tous les deux avec Delphine Seyrig !... Faut le faire !...), un italien, un autre made in Hong-Kong, plus quelques rares coproductions européennes... Ça fait pas lourd en cinématographies tiers-mondistes !
Alors, de deux choses l'une : soit on redresse la barre au plus vite -- c’est-à-dire maintenant --, soit ça sera embargos, blâmes et sanctions internationales !

Les émissaires de l'ONU, travaillant d'arrache-pied 
dans les bureaux de notre rédaction.(Photo non-contractuelle) 

Un embargo, pas besoin de vous faire un dessin, ça veut dire entre autres infamies,  plus une goutte de pétrole!  
Et vu qu'on se chauffe au mazout, pour deux grandes frileuses comme nous, je ne vous dis pas l'angoisse !  
Vous nous voyez, barricadées  et "embargotées" dans nos locaux, à devoir scier les pieds de chaises et de tables pour nous faire du bois de chauffage ?… BBJane contrainte de s’emballer les arpions dans sa collection de « Midi-Minuit Fantastique» pour échapper à la gangrène?… Votre Valentine coupant sa vodka à l’antigel pour ne pas tomber en hypothermie ? 
… Non, décidément, ça n’était pas envisageable. 
Alors, nous avons courbé nos fières échines et avons cédé aux diktats de la communauté internationale.
Qu'à cela ne tienne, si il n’y a que ça pour leur faire plaisir et nous éviter les engelures durant l’effroyable hivers Anicho-Liegeois, eh bien, on va leur en donner de la parité ! et de l’exotique encore bien !

Le terrible hiver anicho-liégeois !

Pour notre dansante rubrique dominicale, nouvellement placée sous le signe de l'équité culturelle, quittons les studios de Hollywood ou de London pour ceux de… Bombay ! 
Ah ! l’Inde, mystérieuse, colorée  et envoûtante ! (vous voyez, on fait « paritaire » aussi niveau clichés touristiques...)
Ce qui est pratique avec le cinéma indien, c’est que quel que soit le genre abordé (film policier, de guerre, épopée épique, ou comme aujourd’hui, film d’épouvante), faut toujours que ça chante et que ça danse… et ça, ça m’arrange!
Isabelle Adjani dans "la journée de la jupe" ???
Non, Jamsin-la-sorcière dans ses mauvais jours !

Dans "Veerana", un des meilleurs exemples de l’improbable et trop rare cinéma d’épouvante indien de la grande époque (nous sommes ici en 1988), le nœud de l’intrigue tourne autour d’une  charmante donzelle, dernière née d'une famille sur laquelle pèse une malédiction ancestrale.
Ladite imprécation fut lancée, comme il se doit, par une sorcière au faciès particulièrement disgracieux, du haut de son gibet, à l'heure funeste de son exécution.
Plus classique que ça, vous en conviendrez, c'est difficile. 
On dirait du Mario Bava de la grande époque... Remarquez,  avec Mario Bava, tout compte fait, il n'y a que de la grande époque!

Oh non ! elle va pas se mettre à chanter !
(si !)

Par contre, ce qu’on ne voit jamais dans un Mario Bava, c’est ça….
(Et je vous mets au défi de ne pas avoir le refrain en tête pour le reste de la journée !)



Stupéfiant n'est-ce pas?
Allez ! maintenant, on enfile son collant, on pousse les meubles et on se refait la choré chez soi ! 
... Et tout le monde chante avec Valentine, attention !... Troaaaa, Quat' ! : 
"Guru-guru-dada, guru-guru-dada, guru-guru-dada, guru-guru-dada, guru-guru-dada, guru-guru-dada..."

... A dimanche prochain !

dimanche 24 novembre 2013

ALERTE SATELLITE 02 (Moon zero two, 1969)

Alors... on danse #3

par Valentine Deluxe 



"J'y suis, j'y reste !" 
Tel sera mon credo du jour pour entamer ce nouvel épisode de notre belle saga dominicale.
Nous étions sur la lune dans l'épisode précédent, nous n'en bougerons pas pour ce présent opus.
Mais attention, aujourd’hui, si  nous alunissons, ce n'est pas pour y assister à une matinée-opérette du Châtelet de la grande époque...
Noooon ! Promis ! Ici déjà, c'est en couleur, c'est tout moderne, tout plastique et formica, eau-et-gaz à tous les étages,  le rêve de la ménagère !
Aujourd'hui, point de belles Amazites  (barbarisme made in Valentine, croisement entre "amazones" et "sélénites" ) fagotées comme des carêmes-prenants : on va faire dans le  sérieux, le scientifique !


Comme je vous disais : "sérieux et scientifique" !

Oui, enfin, nous sommes sur "Mein Camp", pas dans les colonnes de "Science et Vie", alors il faudra quand même prendre cette assertion avec un tantinet de recul, voire une sacrée dose de second degré.
Mais au départ, comme souvent, même dans les crimes les plus abominables, les intentions étaient tout ce qu'il y a de plus louables.
Nous sommes en 1969, l'homme a enfin mis le pied sur la lune (pour y faire quoi, par contre, ça, c'est une autre histoire !...)
Kubrick et son 2001 nous ont emmenés nous balader en Cinérama du côté de Jupiter et au-delà ; Jane Fonda a exécuté un magnifique et audacieux strip-tease en apesanteur dans Barbarella, bref la mode est au "spatial".
C'est comme ça, sans doute, que les pontes à la tête des glorieux studios Hammer  -- alors "glorieusement" en perte de vitesse -- se sont dit qu'il serait peut être temps de laisser tomber les vieux châteaux poussiéreux et les laboratoires ténébreux perdus sur les cimes brumeuses des Carpates, pour aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte... que les maigres dollars engrangés par leurs dernières productions.
... Et ailleurs, cette année-là, ça ne pouvait pas être moins que la lune !



Le 9 mai 2021, ça sera un... Dimanche ! 
(Fortiche la Valentine, hein ?) 

Mais comme souvent dans la production hammerienne de la fin des années soixante, on sent bien que, passé le postulat de départ -- produire une ambitieuse épopée spatiale -- personne ne savait trop quoi faire exactement.
Alors, faute de mieux, on a simplement cru bon de recycler un argument de western de série B, tel que la Republic Pictures en avait produit à pleines brouettes et pour pas cher.
On réquisitionne alors tout l'arsenal des clichés ad-hoc :
- la vieille mine d'or abandonnée
- l'escroc diabolique, avec à sa solde un pistolero aussi débile que sauvage, et quelques filles de mauvaises vies.
- et du côté des "gentils", le mercenaire désabusé et bourru mais ayant le coeur sur la main, ainsi qu'une frêle donzelle en détresse.
Mais qui dit western, fut-il spatial, dit aussi, bien sûr... le saloon, haut-lieu emblématique et incontournable s'il en est des films de garçons vachers.
Et dans tout bon western qui se respecte, si nous poussons la porte d'un saloon, nous croisons immanquablement un escadron de girls emplumées, tout en froufrous et bas résilles, exécutant  un simili-cancan endiablé pour le plus grand plaisir de la compagnie mâle des environs.



Un western, fut-il lunaire, se doit d'avoir un saloon, agrémenté 
de son indispensable corps de ballet !

Évidemment, si nous sommes sur la lune, aux alentours de 9 mai 2021, vous pouvez légitimement vous demander si le lever de gambette, tel qu'il se pratiquait du temps glorieux de Toulouse-Lautrec, est toujours d'actualité.
La réponse est non, of course ! Et le film ayant été produit pendant les plus belles heures du swinging London, nous allons tout de suite voir -- pendant que se trame le nœud d'une intrigue poussive et léthargique au possible -- que la chorégraphie du jour semble nettement plus influencée par le style « bidi bidi ba » d'Evan Evans / Louis De Funes dans L'Homme orchestre, que par les polissonnes acrobaties de la Goulue et de Grille d'Egout au Moulin Rouge. 


« Bidi bidi baaaa ! »
Evan Evans serait-il l'auteur caché de nos chorégraphies lunaires ???

Partons vite rejoindre James Olson (aucun lien de famille avec Nancy) notre grand crâneur de héros, qui camoufle tant bien que mal -- surtout mal -- une calvitie envahissante, selon la technique bien connue dite "du cache misère", qui consiste à ramener sur le côté les cheveux restant que l'on aura eu soin de laisser pousser démesurément afin de recouvrir l'espace dénudé... Jusqu'à preuve du contraire, ça n'a jamais trompé personne.

Et  notez bien au passage, qu'en plus d'ajouter à votre répertoire une nouvelle danse des plus caloriphages, vous apprendrez aussi un truc imparable pour ne pas devoir répondre à un coup de téléphone inopportun.





Et puisque vous avez été privés de danse dimanche passé, aujourd'hui, je vous en offre deux pour le prix d'une ; elle est pas belle la vie ?
Donc, après "Bidi bidi baaaa!", voici, public aimé, public choyé, une deuxième opportunité de brûler notre excédant pondéral et de raffermir fessier et adducteurs.

Madame, mesdemoiselles, messieurs, voici:  
 "La Danse du Dindon en rut"
(ainsi que l'indispensable recette du cocktail lunaire le plus en vogue alors : le jus de chou au kérosène !)




dimanche 17 novembre 2013

LE COLOSSE DE HONG-KONG (Xing Xing Wang 1977)

La musique adoucit les mœurs #10

Par Valentine Deluxe


Pourquoi, grand Dieu, ai-je voulu me prendre pour Yvonne de Carlo ce matin ???


Oui, je sais, c'est dimanche, on devrait danser.
Sauf que...
-- prenons une profonde inspiration pour vous narrer scrupuleusement la scène --

Ce matin, en faisant griller mes toasts, le déclencheur du grille-pain -- qui a toujours eu tendance à être un peu violent -- a catapulté mes deux tartines dans les airs, tels de foudroyants Spoutniks.
Celles-ci ont fait un ricoché fatal dans l'abat-jour de la cuisine, qui du coup a éclaté en mille morceaux.
Les débris tranchants sont retombés sur mon chat, qui, pris de panique, a commencé à courir sur les murs et au plafond tel un possédé, en poussant d'effroyables feulements que même Ippolita, ma dernière bonne copine en date, n'aurait pas osé émettre dans ses pires crises de délirium.
Dans sa course folle, le pauvre félidé a entraîné la chute de l'armoire IKEA (branlante, comme toutes les armoires IKEA de la création) sur laquelle étaient entreposés mes bocaux de confiture.
Les pots de confiote se sont bien évidemment empressés d'aller se fracasser sur le lino, le transformant en une dangereuse patinoire sucrée.
Et c'est là, mesdames et messieurs,  que votre Valentine chérie, intriguée par le brouhaha infernal venant  de l'office, arrive au pas de charge dans ses escarpins 12 cms et dérape dans la marmelade !
Le pied droit glisse dans la mélasse, tandis que le gauche, suivant un mouvement rotatoire dû à la force d'inertie, décrit un arc de cercle vertigineux, dont la puissance envoie l'élégante tatane en orbite bien au-dessus de la mise-en-plis impeccable de l'auteur(e) de ces lignes.

Mais ce n'est qu'à ce moment seulement que les événements prennent un tour véritablement dramatique, car la foutue grolle atterrit dans mon vase Val-Saint-Lambert -- divinement posté sur mon merveilleux  guéridon Carlin -- provoquant ainsi un tsunami miniature dans les glaïeuls.

 
 Le trio infernal ! l’alliance diabolique !
...bref, le début des emmerdes !


Bon, jusque là, me direz-vous, ce n'est pas encore la mort du petit cheval.
Sauf que... (comme nous disions  plus haut) :
Les éclaboussures, expédiées à la ronde dans un rayon  d'approximativement un mètre soixante-quinze, sont retombées -- avec les effets que vous pouvez aisément imaginer -- sur mon ordinateur.
Ordinateur dans lequel se trouvaient bien entendu entreposé le précieux extrait que nous aurions NORMALEMENT dû vous proposer aujourd'hui... si -- bien sûr! -- Valentine n'avait eu la malencontreuse idée de préférer le pain grillé à la baguette!  (Ça va ?... tout le monde à suivi, ou il faut que je recommence ???)

Donc, en lieu et place de la rubrique envisagée, je vous propose un interlude musical, qui par un hasard des plus heureux, attendait sur mon compte "Viméo" depuis plus d'un an que je me décide à pondre un article lui correspondant.
Mais comme je suis épuisée par ces péripéties dominico- matinales, je  me contenterai donc de vous planter le décor de façon on ne peut plus succincte... Vous ne m'en tiendrez pas rigueur, n'est-ce pas?

Pas besoin d'en rajouter : tout est dit !

Nous sommes donc perdus en pleine jungle : à vue de nez et sans GPS, quelque part entre Bornéo et Sumatra .
Là,  nous allons assister aux ébats lénifiants d'une Tarzane un peu gironde et cérébralement déficiente, et d'un nigaud pas plus futé qu'elle ("Ça, c'est rien de le dire", ajouterait-on à Bruxelles...)

Régalez-vous maintenant de quatre minutes de pur bonheur mièvre et fendard, à les voir courir au ralenti dans la cambrousse, tout en faisant gouzi-gouzi avec la faune locale, sur une musique aussi sucrée qu'une barbe à papa.
Le tout, bien évidemment, loin de la surveillance de Goliathon, le puissant homme de Pékin (traduction littérale de "The Mighty Man of Pékin", choisi comme titre par certains distributeurs anglo-saxons ; bien que ce proche cousin de King-Kong n'y mette jamais la patte, et que le final du film se passe entièrement... à Hong-Kong!)
Soulignons également au passage, et sans la moindre animosité, que ce grand couillon de Goliathon, sans doute jaloux des infidélités de sa greluche, ne daignera même pas apparaître lors de cet extrait pour vous faire un petit bonjour.
Sur ce, je la boucle et on lance la zizique!... Un vrai cauchemar pour mélomane diabétique!





dimanche 10 novembre 2013

FUSEE POUR LA LUNE (Missile to the moon, 1958)

"... Alors on danse !" #2

Par Valentine Deluxe

 Sainte Mireille Dumas, 
madone des drag-queens désespérées,
priez pour nous !
 
Pour des raisons absolument indépendantes de l'insu de notre plein gré, nous n'avons pu vous livrer dans les délais requis - à savoir, dimanche passé - le deuxième chapitre de notre nouveau et passionnant  rendez-vous dansant.
Nous avions d'abord pensé vous le poster le lundi suivant, mais une rubrique dominicale un lundi ça ne faisait guère sérieux, notre image risquait d'en pâtir.
Mardi nous avions "piscine", mercredi "poney", donc pas possible non plus.
Ne disons rien du jeudi : Jeudi, c'est jeudi on ne travaille pas.
Quant à vendredi, c'est vendredi: on ne travaille plus.
Samedi on s’était bien dit que peut-être... et puis non ! 
Samedi c'est le jour  des courses, du ménage, des lessives, du coiffeur... Bref :  ce n'était absolument pas envisageable non plus.
Donc au final, nous revoilà dimanche et c'est très bien comme ça. 


Si c'est dimanche... alors on danse!

Bon, autant vous prévenir : va falloir pousser vos meubles pour pouvoir exécuter chez vous, la ci-devant chorégraphie.
Et oui, c'est que ça va remuer frénétiquement  du croupion aujourd'hui.
Alors vous avez plutôt intérêt à vous mettre à votre aise.

De plus,  alors que dans notre premier opus, tous les yeux étaient braqués sur les circonvolutions reptiliennes de la belle Antinéa, cette fois l'action sera diantrement plus chiadée à suivre !
Et si, lors de l'épisode inaugural, quelques esprits chagrins (j'ai les noms des meneurs dans mes dossiers, faites gaffe !) pouvaient penser que l'Atlantide, finalement, c'était pas le Pérou ; ici, la rédaction ne reculant devant rien pour vous éblouir, nous vous offrons rien moins que... la Lune


Sélénites ou Bluebell girls?
(en tout cas, c'est sûr, c'est pas le comité rédactionnel de Mein Camp !)


D'ailleurs, à ce propos, le film qui nous intéresse aujourd’hui ne s’embarrasse pas d’ambiguïtés du côté du titre : 
"FUSÉE POUR LA LUNE", c'est clair, net et précis, et ça devrait m'épargner la peine d'un résumé interminable : 
C'est l'histoire d'une fusée qui est en route  pour la Lune!


Au moins un titre qui ne vous trompe pas sur la marchandise !

Bon, maintenant, si vous voulez chipoter, il y a matière !
On peut en effet légitimement se demander comment il était Dieu possible, 10 ans seulement avant le fameux pas de géant pour l’humanité posé par Mr. Armstrong sur notre bon vieux satellite, que les auteurs de cet improbable chef-d'oeuvre aient étés encore assez cornichons pour nous dépeindre  l'astre lunaire peuplé d'une rocambolesque tribu d'amazones, fagotées comme des drag-queens chez Mireille Dumas, dans le spécial "Vie privée/Vie publique" d'un soir de réveillon !


Un petit pas pour l'homme, 
un grand coup de trompette pour l'humanité.


Et si il n'y avait que ça ! Mais en plus, c'est qu'elles sont châtaignes comme tout, les gueuses !
Déjà, il y a la plus moche du lot, comme souvent, qui veut être calife à la place du calife.
De plus, cette virago à la fâcheuse manie de faire jeter en pâture à une grosse araignée pelucheuse et passablement empotée, toutes les terriennes ayant l'outrecuidance d'être mieux roulées qu'elle (La virago, pas l'araignée!... suivez, bon sang !) 

Pendant ce temps-là, une autre sélénite trahit sa mère-patrie pour les beaux yeux d'un Yankee conquistador, et ce, alors même que le supérieur hiérarchique de celui-ci est sous l'emprise hypnotique de la première (Pas l'araignée, la virago!... je vous avais prévenus que ça ne serait pas du mille-feuilles ! )


 "Calife à la place du calife":
 la schtroumpfette Nina  Bara se prend pour Iznogoud.

Enfin, de toute façon, l'essentiel n'est pas là, puisque nous sommes ici pour...  Danser ! 
Alors attention,  le Grand Lido - c'est le nom de son altesse sérénissime la reine des amazones sélénites , je vous jure que je n'invente rien! -  avec le panache qu'on lui connaît, va lancer les réjouissances, et nous présenter notre nouveau numéro dansant : 

"Parle à ma main"



 

mardi 29 octobre 2013

L'ANTECHRIST (L'Anticristo, 1974)

LES BONNES COPINES DE VALENTINE #4

-- SPÉCIAL HALLOWEEN --

Par Valentine Deluxe 



Bon, si nous profitions de cette veillée d'Halloween pour revenir un peu à la présentation, un temps délaissée, de mes bonnes copines ?
Après ma chère Harper et ma bonne Edna,  vous pourriez être tentés de généraliser, de faire des amalgames, et de classer hâtivement toutes mes relations féminines dans la catégorie "vilains boudins hargneux et mal fagotés, confinés dans l'univers carcéral", ayant de plus des goûts rien moins que discutables au niveau capillaire.
C'est ce qui m'avait valu, rappelez-vous, cette remarque -- il est vrai pertinente, quoiqu'un tantinet lapidaire -- de Monsieur Léon Labbé, chapelier du côté de Concarneau (et étrangleur en série les soirs de relâche...)


Eh bien, cette fois, je vais vous parler d'une demoiselle encore jeune, encore belle, issue d'une très bonne famille, et évoluant dans les meilleurs milieux :  ma bonne copine Ippolita.

Ippolita est jeune, riche et belle : 
mes autres bonnes copines vont faire la gueule !

Ippolita Oderisi, fille de Massimo Oderisi, nièce de son Excellence l’évêque Ascanio Oderisi, vous avouerez que ça nous change de Harper-la-harpie et de Edna-la-teigne.
Si socialement c'est déjà pas de la crotte de bique, Ippolita ne se débrouille pas mal non plus niveau physique.
En effet, elle est incarnée par la charmante Carla Gravina, ex-conquête de Jean-Paul Belmondo dans "L’HÉRITIER", qui passera aussi dans les bras d'Alain Delon dans "LES GRANDS FUSILS" , avant de s'emmerder, comme toute bonne héroïne flaubertienne qui se respecte, dans un  "MADAME BOVARY" produit pour la télévision italienne...
Pas franchement le repoussoir quoi !

 C'est vrai qu'elle a des arguments qui font défaut à Edna ou Harper...

Seulement voilà, on a beau être née avec une cuillère en argent dans la bouche, on peut aussi avoir ses mauvais jours, comme le commun des mortels.
Et Ippolita, les mauvais jours lui arrivent plus souvent qu'à son tour.
Déjà, faut vous dire qu'elle est l'héroïne d'un film intitulé L'ANTECHRIST -- rien qu'à l'oreille, vous vous doutez bien qu'on n'est pas chez de Funès.
Je me dois d'ailleurs de vous prévenir, comme ça en passant -- en bonne copine qui se respecte -- qu’aujourd’hui, c'est un spécial "Halloween", donc on ne va pas regarder Liv Ullman chanter des niaiseries sucrées dans les verts pâturages de Shangri-La. Loin s'en faut ! Il risque plutôt d'y avoir de la giclure de barbaque sur les murs.
Faites gaffe, va falloir avoir le cœur et l'estomac bien accrochés !
Je dois également préciser que toute ressemblance entre les extraits qui vont suivre et  un certain film de William Friedkin est purement fortuite...

"Purement fortuite", mon nez !

Donc, ma bonne copine Ippolita, malgré ses indéniables qualités, n'est pas exempte de quelques menus défauts.
Pour commencer, voyons les choses en face : elle utilise parfois un langage de charretier, et fait montre de manières un tantinet rustiques, cadrant fort mal avec la majesté empesée de la salle à manger familiale...



C'est cocasse, vous en conviendrez !
Non, vraiment... voyons les choses en face : Ippolita a quand même de drôles de façons de se tenir à table...



Peut-être faut-il attribuer son comportement hyperkinétique et ses désordres bipolaires à un sommeil agité ?
C'est vrai qu'elle fait de drôles de rêves, ma bonne copine Ippolita !



Et moi qui m’inquiète quand je rêve de Marthe Villalonga faisant un tour de chant à l'Olympia avec les Rolling Stones (authentique !)
Bon, sinon, les grenouilles, personnellement, j'en préfère largement les cuisses ! Bien revenues dans un petit beurre d'ail, c'est une merveille...
En revanche, moi qui ne supporte déjà pas l'andouillette, vous imaginez ce que je pense de l'anulingus caprin !

Et si  ses sautes d’humeurs -- spectaculaires, il est vrai -- n'étaient que le résultat de cette méchante conjonctivite qui la tourmente jour et nuit ?



... A moins que ce ne soit dû à son problème de reflux gastrique ?




Je ne sais pas, mais au final, ce qui nous autorise à lui passer tous ses caprices, à ma bonne copine Ippolita, c'est que pour faire des farces, elle est unique, un vrai boute-en-train !
Y en a pas deux comme elle pour mettre de l'ambiance dans les  réunions familiales, grâce à ses facéties et pitreries diverses.
Laissez-moi donc vous présenter, pour clôturer ce "spécial Halloween", sa formule préférée -- qui fait un tabac dans les  mariages, communions, enterrements, crémations et consorts --, qu'elle a cocassement baptisée "Huba-hup, Barbatruc"




Qu'est ce que je vous disais ?... tordant non ?...
Elle a aussi un numéro de pétomane très au point, mais ça, on  vous le garde pour une autre fois.

Sur ce... 
JOYEUX HALLOWEEN!