"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



dimanche 6 mars 2011

MASSACRE AU (MEIN) CAMP D'ETE


JUSTE UNE QUESTION DE BON SENS #2

par Valentine DELUXE
Panache et bon sens, nous l’avons vu, font souvent bon ménage ; du reste, nous porterions peu d’intérêt au second dans ces colonnes s'il ne se trouvait accolé au premier. 
Après le pragmatisme de Mme Rogo durant la petite croisière très « congés payés » qui servit de cadre au chapitre inaugural de cette rubrique, nous allons – heureusement – partir pour des sphères un chouïa plus élevées socialement, et des thébaïdes un tantinet plus sélectives quant à leurs fréquentations. Prenons par exemple la pension de Mlle Daphné Castle, une dame très bien qui arbore pour l’occasion la rousseur flamboyante de l’indispensable Maggie SMITH
La rousseur flamboyante de Maggie SMITH (cherchez l'erreur)
Une merveille de délicatesse et de raffinement, cette cahute perchée sur un pic rocheux au beau milieu de l'Adriatique ; et autrement plus classe que le rafiot pourri de madame Rogo – malgré tout le respect que j’ai pour elle, la tendre chérie... -
 Pour ce qui est de l’animation, y a pas un Club Méd qui pourrait faire le poids : pédalo le matin, meurtre l’après-midi, et résolution de l’énigme à l'heure du thé, entre petit gâteaux et sandwichs au concombre, par le plus célèbre Belge du monde (après Valentine DELUXE, il va sans dire), môsieur Hercule Poirot en propre personne, ici sous les traits à jamais indissociables du toujours génial Peter USTINOV (qui d’autre ???) 
Peut être moins oscarisé que les précédentes baguenaudes de Miss Christie, ce Meurtre au soleil ne fait pas pour autant dans le casting « bout de ficelle – selle de cheval ». 

Perdu dans une faune d’un haut niveau social, certes, mais néanmoins des plus pittoresques (James MASON, Sylvia MILES, Diana RIGG, Jane BIRKIN, ainsi que l’un des nombreux péchés de jeunesse de Valentine, le beau Nicholas CLAY), surnageant tant bien que mal et balloté entre la vulgarité des uns et le machiavélisme des autres, un personnage attire immédiatement notre attention par ses aphorismes mêlant distinction et ironie dans des proportions merveilleusement dosées : j'ai nommé Alex Brewster. 

Imaginez la progéniture improbable que Noël COWARD ou Cole PORTER auraient pu avoir avec la Duchesse de Windsor. Alliant l’esprit des pères, l’élégance de la mère, et la langue de péripatéticienne des trois, comment diantre voudriez-vous qu’il ne soit pas tout de suite une icône des plus incontournables, à mettre bien en avant dans notre vitrine « garce et glamour » ?
Nicholas CLAY & Diana RIGG
Oh mon dieu, suis-je sotte ! J’allais oublier l’essentiel : notre Alex Brewster ajoute à ces atouts déjà considérables, le bon goût d’être incarné par Roddy McDOWALL, plus folle qu’il n’aura jamais pu l’être à Hollywood, coincé entre un Lassie et six « Planète des singes » (« follitude » largement surlignée par le savoureux doublage de l’indispensable Jacques CIRON...) Pour cette petite sélection, point n’est besoin de situer l’action ou les personnages -- d'autant que je suis un peu épuisée par des semaines de surexposition médiatique (1) ; c’est d’une éloquence qui n’appelle aucun commentaire.

Qu’ajouter ? Rien, si ce n’est que je vous propose…




« La basse grossièreté remplace-t-elle l’esprit ? On s’interroge encore… »
Citez donc cette maxime incontournable et frappée au coin du bon sens quand des entreprises aussi triviales et bassement terre-à-terre que le fisc, l'EDF, ou quelque détestable créancier, auront l’audace et le mauvais goût de vous relancer pour de pénibles rodomontades d’origine pécuniaire. Y en a qui ne doutent de rien, vraiment ! Quant à…

« Dommage ! J’aurais trouvé ça d’un Louis XIV… » Ça, que diriez-vous de le garder pour le prochain freluquet qui jugera que ses 20 ans et son corps de rêve l'autorisent à rejeter d’un revers de sa main morveuse les propositions malhonnêtes et forcément indécentes que vous venez de lui susurrer dans le creux de l’oreille après avoir descendu votre 27ème Martini-dry de la soirée (avec ou sans olive). Je vous laisse le reste, prenez ce qui vous plaît, faites-vous en des doggy bags culturels, et refermez la porte en partant, moi je retourne me coucher.
(1) Ceux qui n’ont pas suivi l’éclatante ascension sociale de la demoiselle DELUXE peuvent bien retourner se terrer dans la grotte humide et impénétrable où ils ont dû passer ces 2 derniers mois pour rester imperméables à ces trompettes de Jéricho qui en ont rendu sourdingues plus d’une. Allez hop ! Caltez volailles, ce n’est pas l’armée du salut ici !

2 commentaires:

  1. Celui-ci est l'un de mes préférés avec "Le Crime..." et "Mort Sur Le Nil". Rien de bien original en somme puisque ces trois là sont les plus connus. Je ne prends par conséquent aucun risque.
    Concernant "Maniac", l'article est en constante évolution. Mais merci car j'avais totalement oublié l'implication de Spinell dans le projet. Par contre j'ai l'intention de parler de la légende qui entoure sa mort et qui serait liée au traumatisme vécu lors du tournage.

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  2. http://www.imdb.com/title/tt0377084/
    http://www.imdb.com/title/tt1412386/

    avec Judi Dench !!!




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