"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



dimanche 27 janvier 2013

THE SENTINEL (la sentinelle des maudits, 1977)

THE WINNER TAKES IT ALL !

Par Valentine Deluxe

In memoriam, 
Michael Winner, 1935-2013

Michael Winner est mort, Michael Winner n’est plus… vive Michael Winner!
Une personnalité aussi brindezingue, fantasque et so "Politically Incorrect", ne pouvait partir ainsi sur la pointe des pieds, sans recevoir le juste et vibrant hommage dû à son rang dans les colonnes de MEIN CAMP.
N’étant point trop fan de Charles Bronson -- qui apporta à Mr. Winner ses plus grands succès, avec l’inépuisable  franchise  Un Justicier dans la ville --, je pouvais néanmoins compter sur l’éclectisme du bonhomme pour trouver matière à rédiger ma rubrique nécrologique. 


  Vous êtes priés de bien vouloir refermer la porte des enfers derrière vous.

Et de la matière, j’en ai à foison dans l'invraisemblable La Sentinelle des maudits que Mister Winner réalisa en 1977.
Il tentait ici -- peut on l'en blâmer ?  -- de se raccrocher, vaille que vaille, à la vogue  « sataniste » qui secouait alors les cimes du box-office Hollywoodien, en mélangeant consciencieusement tous les ingrédients indispensables pour faire un nouveau carton.
En gros :
- Vous mettez dans un shaker -- pour des raisons tout ce qu'il y a de plus mercantiles -- une pincée de La Malédiction (quelques fumeuses citations apocalyptico-bibliques)
- Vous couvrez d’un large trait de Rosemary’s  baby (un immeuble sinistre en plein New-York, peuplé de voisins plutôt excentriques) 
- Vous rajoutez une généreuse rasade de L’exorciste (un prêtre qui  va en découdre avec les bataillons de Lucifer)
- Vous secouez le tout, et voila un The Sentinel prêt à servir !
(N’oubliez pas une olive piquée d'un petit parasol en papier pour la décoration...)
Ce film délicieusement foutraque ne pouvait que plaire à votre Valentine !
D’abord, il fut à sa sortie un bide  absolument « infernal »… et vous savez ma fascination  pour les grandes gamelles du 7ème Art...
Ensuite et surtout, Michael Winner nous soigne le générique !

 
 La bouche de Christina Raines, c'est comme la porte des enfers : 
elle oublie tout le temps de la fermer!

Pour accompagner la très agaçante Christina Raines -- qui nous compose pour l’occasion une large gamme d’expressions de petite dinde perpétuellement ahurie, toutes plus horripilantes les unes que les autres… y a des baffes qui se perdent, moi je vous le dis ! --,  Michael Winner réunit un incroyable défilé de second rôles « trois étoiles » :
Autour d’un diabolique Burgess Meredith, qui touche une fois de plus au sublime en monsieur loyal des légions infernales, nous avons aussi :
Ava Gardner -- qui semble avoir gardé sa capeline  de Tremblement de terre --, John Carradine, Martin Balsam, Arthur Kennedy, José Ferrer, Eli Wallach, et un tout jeune ChristopherWalken !
« Y en a un peu plus, je vous les mets quand même ?... »


 Ava est contente : elle a chouravé son bibi sur le plateau de "Tremblement de terre" 
(et personne n'a rien vu... sauf Valentine !)

Vous avouerez qu’il y a forcement de quoi trouver son bonheur là-dedans !
Mais comme si cela ne suffisait pas, en voisines de palier de Christina-la-sainte-nitouche, Winner nous offre sur un plateau d’argent le couple le plus invraisemblablement  « over ze top » et « Über camp » dont nous puissions rêver :
Sylvia Miles et Beverly d’Angelo, en méchantes lesbiennes directement échappées de The Killing of Sister George.

Véronique et Davina dans "The killing of Sister George", ça vous parle?

Pour souhaiter la bienvenue à leur horripilante nouvelle voisine, qui entre sans la moindre gêne chez des gens quelle ne connaît pas, sans prendre la peine de frapper à la porte,  nous allons voir que nos deux  Véronique et Davina du royaume d’Hadès, ont une manière bien à elles qui ne manque pas de… comment dire ?...
 … de PANACHE ! (ah oui, y’avait longtemps !)




PS: Si une bonne âme, bien calée en antiquité et brocante, pouvait me dire ce qu'a de si distinctif et particulier un crucifix ALSACIEN, je lui en serais éternellement reconnaissante. Merci !


1 commentaire:

  1. Bordel! Intriguant, comme extrait... C'est plutôt malsain, mais le fait de les comparer aux deux adeptes de l'aérobic m'a bien fait marrer :)

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