BB's MOVIES #7
par BBJane Hudson
Le sucre en morceaux suscita un engouement considérable auprès de la jeunesse américaine des années 60, non pas tant pour ses vertus médicinales ou ses qualités gustatives, que pour ses facultés imbibatoires. Généralement associés à l'absorption de l'Eau de Mélisse, ces petits carrés blancs se révélaient également fort pratiques pour recueillir quelques gouttes de diéthylamide d'acide lysergique, décoction fort prisée de la génération psychédélique, et plus connue sous les initiales L.S.D.
La France, qui n'apprécie les trips qu'à la mode de Caen, se montra nettement plus réservée envers ce produit réputé nuisible aux neurones de ses consommateurs, et en resta sagement à la culture artisanale du chanvre et du pavot. La Belgique, traditionnelle patrie du sucre roux, tenta de mélanger la mixture à de la cassonade, mais ne trouva point le résultat à son goût (encore que notre amie Valentine m'avoua récemment avoir beaucoup apprécié cette substance, dont elle imprégnait ingénieusement des petits cubes de betterave).
La France, qui n'apprécie les trips qu'à la mode de Caen, se montra nettement plus réservée envers ce produit réputé nuisible aux neurones de ses consommateurs, et en resta sagement à la culture artisanale du chanvre et du pavot. La Belgique, traditionnelle patrie du sucre roux, tenta de mélanger la mixture à de la cassonade, mais ne trouva point le résultat à son goût (encore que notre amie Valentine m'avoua récemment avoir beaucoup apprécié cette substance, dont elle imprégnait ingénieusement des petits cubes de betterave).
Quoi qu'il en soit, une chose est sûre, c'est que le L.S.D. rendait fou – et continuerait de le faire, s'il n'était résolument passé de mode.
Les ravages qu'il opéra sur une multitude de chevelus, barbus et autres beatniks, s'étendirent à une frange beaucoup moins attendue – car plus conservatrice – de la société : les producteurs de cinéma, émerveillés par les horizons artistiques et pécuniaires qu'ouvrait cette déferlante acidique.
Un nouveau courant cinématographique irrigua les salles de quartier, celui des « films de drogue », désignés par le terme générique et forcément yankee de drugsploitation. A vrai dire, le sous-genre n'était pas si neuf, puisque les années 30 avaient déjà produit quantité de bandes flétrissant les effets des psychotropes de tout poil.
Le titre le plus connu de cette nouvelle cuvée de pelloches "stupéfiantes" est probablement The Trip de Roger CORMAN, où Peter FONDA s'efforçait d'oublier ses déboires conjugaux en s'offrant un voyage hallucinatoire pas piqué des hannetons. Transporté pour l'occasion dans les décors de la série Poe cormanienne, il y rencontrait une sorcière, des amazones travesties en cavaliers médiévaux, une confrérie de nécromants et un nain ricanant (les nains sont toujours ricanants à l'écran, à l'exception de l'hypocrite Joséphine, adepte du sourire crétin – qui ressemble quand même à un ricanement).
Moins connu en France mais beaucoup plus probant, Psych-Out (1968) rassemble un prestigieux trio de délinquants azimuthés (ou plus exactement de comédiens spécialisés dans ce type de rôles) : Jack NICHOLSON, Dean STOCKWELL, et Bruce DERN. Membres d'un groupe de rock psychédélique, ils aident une Susan STRASBERG atteinte de surdité (ce qui est bien fâcheux quand on est groupie d'un rock band) à retrouver son frère junkie dans le foutoir généralisé de Haight-Ashbury, le quartier hippie de San Francisco. A mi-chemin du documentaire sur le péril jeune et du mélodrame toxico, Psych-Out s'offre de grands moments de délire speedé, comme lorsque le futur réalisateur Henry JAGLOM (Always, Déjà vu) se met brusquement à « flipper à la galerie » et se croit transporté dans un film de George ROMERO.
De quoi vous faire lourder vite fait toutes vos actions Béghin-Say.
Un nouveau courant cinématographique irrigua les salles de quartier, celui des « films de drogue », désignés par le terme générique et forcément yankee de drugsploitation. A vrai dire, le sous-genre n'était pas si neuf, puisque les années 30 avaient déjà produit quantité de bandes flétrissant les effets des psychotropes de tout poil.
Deux classiques de la drugsploitation des thirties
Le titre le plus connu de cette nouvelle cuvée de pelloches "stupéfiantes" est probablement The Trip de Roger CORMAN, où Peter FONDA s'efforçait d'oublier ses déboires conjugaux en s'offrant un voyage hallucinatoire pas piqué des hannetons. Transporté pour l'occasion dans les décors de la série Poe cormanienne, il y rencontrait une sorcière, des amazones travesties en cavaliers médiévaux, une confrérie de nécromants et un nain ricanant (les nains sont toujours ricanants à l'écran, à l'exception de l'hypocrite Joséphine, adepte du sourire crétin – qui ressemble quand même à un ricanement).
Moins connu en France mais beaucoup plus probant, Psych-Out (1968) rassemble un prestigieux trio de délinquants azimuthés (ou plus exactement de comédiens spécialisés dans ce type de rôles) : Jack NICHOLSON, Dean STOCKWELL, et Bruce DERN. Membres d'un groupe de rock psychédélique, ils aident une Susan STRASBERG atteinte de surdité (ce qui est bien fâcheux quand on est groupie d'un rock band) à retrouver son frère junkie dans le foutoir généralisé de Haight-Ashbury, le quartier hippie de San Francisco. A mi-chemin du documentaire sur le péril jeune et du mélodrame toxico, Psych-Out s'offre de grands moments de délire speedé, comme lorsque le futur réalisateur Henry JAGLOM (Always, Déjà vu) se met brusquement à « flipper à la galerie » et se croit transporté dans un film de George ROMERO.
De quoi vous faire lourder vite fait toutes vos actions Béghin-Say.
Il ne faut jamais prendre des drogues et bricoler, tout le monde le sait.
RépondreSupprimerInquiétant quand même...
...surtout que dans le genre rassurant, les trois asticots, moi même "save" (oui, je sais c'est pas souvent!) j'aurais fais une grosse crise de parano!
RépondreSupprimerNicholson il a l'air au moins aussi sécurisant que dans la scène de la salle de bain dans SHINING!
Nicholson était vraiment bôôôôôôô :D
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