Comme eux, nous aussi partions persuadés que nous étions faits pour nous entendre... Imaginez un peu : d’un côté, un film intitulé Dracula's Widow (excusez du peu...) ; de l’autre : Moi, dans toute la Mienne Splendeur, autoproclamée la plus éminente lesbo-vampirologue de l’univers (en expansion)… Dit comme ça, ça ne semble pas soulever de problème majeur, nous sommes bien d'accord ?...
Evidemment, outre-Quiévrain, rien n’est jamais aussi simple qu’il y paraît, et il a fallu déchanter très vite. Car pour vous dire les choses comme elles sont, sans essayer de vous faire des mouches à quatre queues :
1 : ce film est un navet d’amplitude cosmique.
2 : la capacité moyenne de concentration de votre Valentine a été considérablement réduite consécutivement aux fortes doses d’alcool de pomme de terre doryphorée (fabriquée à la hâte dans des baignoires douteuses) qu’elle a ingurgitées durant une vie que d’aucun qualifieront « de bâton de chaise ». J’ai pourtant essayé -- Dieu m’est témoin que j’ai essayé !… et je dois dire, même si j’aime mieux pas vous raconter, que ça partait presque bien… Enfin, pas trop pire quoi !...
Dès la première bobine, on remarque indubitablement que le tâcheron qui siège derrière l’objectif (Christopher « je suis le fils du frère de mon tonton » COPPOLA) n’est pas le mauvais bougre. Il connaît et aime son sujet, le parsemant de clins d’yeux nostalgiques et de citations qui, pour être lourdingues, n’en sont pas moins touchantes de sincérité. Seulement, il part avec un fameux handicap dans les pattes, le pauvre chéri. Car en effet, même si j’aime mieux pas vous raconter, il faut que je vous plante un peu le décor : un beau jour (ou peut-être une nuit ?), allez savoir pourquoi, arrive au musée de cire de Hollywood Blv, une p'tite boîte en sapin contenant les restes d’une certaine Veuve Dracula (celle du titre donc, pour ceux qui suivent). Les esprits grincheux nous dirons que c’est typiquement le genre d’alibi scénaristique que l’on ne rencontre guère -- et encore ! -- que dans un mauvais épisode de Scoubidou ou, pour les plus faisandés d’entre nous, dans un bon vieil « ABBOTT ET COSTELLO MEET…».
Non content d’arborer un brushing ébouriffant (qui, par les quantités astronomiques de laque bon marché nécessaires à sa confection, a dû contribuer pour une lourde part au trou dans la couche d’ozone), le conservateur dudit musée est joué de façon « folle hystérique qui s’ignore » par un Lenny Von DOHLEN toujours à deux doigts de sortir ses flacons de sels dans les scènes d’émotions fortes (oui, bon, « émotions fortes », faut l’écrire vite pour pas mentir longtemps !) Les atermoiements du petit chéri auraient déjà coulé trois TITANIC de bonnes intentions, mais comble de malchance, surcroît de désespoir, voilà t-y pas que débarque au beau milieu d’un film qui n’en demandait pas tant, et dans le rôle titre qui plus est, la Sainte Patronne des fabricants de fauteuils en rotin : Sylvia KRISTEL herself ? (Oui, c’est elle le fameux handicap dont il était question voici 15 paragraphes et deux sonnets...)
Arborant l’expressivité d’un pétoncle tétraplégique, une perruque en nylon dont on ne voudrait pas dans la solderie la plus crasseuse de Barbès, et un tailleur à épaulettes que même Faye DUNAWAY n’aurait pas osé porter du temps où elle se prenait pour Mildred Pierce, notre grande asperge batave fait singulièrement peine à voir ! Je ne prétends pas qu’elle ait jamais démontré des dons particulièrement ébouriffants pour l’art dramatique, mais là, c’est un peu trop pour sa frêle ossature ; on en aurait presque mal pour elle. Non contente d’être déjà passablement malmenée par le département costume et coiffure -- même si, quand on pense à la tendre chérie, ce ne sont pas ses costumes qui viennent immédiatement à l’esprit --, cette pauvre guimbarde se voit en plus affublée, pour les scènes de « transformation » (vous aurez noté soigneusement les guillemets) d’un maquillage rappelant d’une part un beefsteak passablement avarié, et de l’autre, le résultat du dernier lifting de Meg RYAN... C’est dire l’effroi que peut inspirer pareil bidule !
Remarquez, le dernier lifting de Faye n'est pas mal non plus? Surtout sans les mains...
Bon, et si on allait maintenant jeter un petit coup d’œil sur la pièce à conviction ?... Pas la peine de me poser des questions après (ni avant, d’ailleurs) pour essayer de savoir pourquoi cette séquence ressemble à un collage surréaliste mêlant une scène de West Side Story (mais si ,vous allez voir : les bad boys, l’escalier en fer !… il ne manque qu’un entrechat de George CHAKIRIS !...) et un porno gay façon « Falcon Studio » de la grande époque (là aussi, il ne manque que... George CHAKIRIS !), puisque vous savez bien que j’aime mieux pas vous… vous…
Merci Valentine ! Voilà un film que je ne connaissais (heureusement) pas, et que j'ai hâte de découvrir ! Je dois avouer que la performance de Lenny Von DOHLEN (tout aussi inconnu de moi) dans cet extrait, m'en bouche un fameux coin, et que je vais, comme il se doit, me pencher sur sa filmographie... Je sens en lui un acteur selon mon cœur...
RépondreSupprimer...mais le meilleurs, c'est qu'il a fait une "grande" carrière après! (enfin, une carrière tout court, ce qui 'n'est déjà pas si mal) ...je sais que ça parait incroyable, mais pourtant!
RépondreSupprimerhttp://www.imdb.com/name/nm0902188/
PS:quand au metteur en scène, c'est le frérot de Nicolas Cage viens-je d'apprendre
lol le drapeau !
RépondreSupprimerUn film de vampires signé sous le patronyme du clan Coppola ne pouvait que m'intéresser.
RépondreSupprimerMais Francis n'a pas à s'inquiéter : au vu de cet extrait savoureux, ce qui aurait pu sembler être un "Bram Stoker's Dracula II" se révèle complètement sentir le Zapin ;-)
Je ne sais que louer de toute cette imagerie vidéo attirante, de ce jeu d'acteurs subtil, de ces maquillages soignés et de ces décors réalistes. Quelle misère pour nos amis les buveurs de sang frais... mais quel bonheur pour nos ennemis les mangeurs de bouillie frelatée.