"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



vendredi 10 août 2012

LES BONNES COPINES DE VALENTINE


par Valentine Deluxe

Valentine a des relations, la cause est entendue.
On ne mène pas une carrière internationale, qui vous conduit du chapiteau de la Fête de la Fricassée de Vaux-sous-Chèvremont aux illustres planches du Salon Communal de Stockay-Saint-Georges (où elle fut « vedette américaine » lors des adieux du célèbre duo de pétomanes, Frigolite et Frigolo) sans frayer avec une brillante élite, barbotant dans les eaux opalines du bon goût et de la distinction.

Le chapiteau de la Fête de la Fricassée

Mais Valentine, lors de ses glamoureuses pérégrinations, s’est aussi fait des amis, des vrais. Pas de ceux que le vent emporte ! Non, des amis avec un A majuscule, de la race des seigneurs, des cadors, des épées, de ceux qui durent, de ceux qui restent (voire qui s’incrustent, mais ça, c’est une autre affaire...)
Ne prenez que notre illustre rédactrice en chef par exemple, la somptueuse  BBJane Hudson, étincelante et toujours  digne, malgré son angiome, ses ulcères variqueux et son arthrite déformante : à chacune de nos rencontres, nous sommes comme larronesses  en foire !
Pas question pour nous de manquer l’ouverture de la célèbre quinzaine du blanc d’Aniche (Chez Mlle Patin, qui tient l’épicerie-PTT-blanchisserie-cabinet dentaire de la glorieuse cité), ou les après-midis « Loto » organisés tous les premiers dimanches du mois par l’AARP (Amicale Anichoise des Rescapés du Phylloxéra), dans l’arrière-boutique de ladite demoiselle.
Et on peut même passer des soirées entières  à échanger nos petits secrets culinaires :
  
–  Tu les fais comment, toi, tes macaronis à la cassonade?
–  Ben, je commence par cuire mes macaronis.
–  Ouiiiiii….. ?
–  … et puis je mets la cassonade.
–  Ahhhhhh !… c’est donc ça !...
 
 L'Amicale Anichoise des Rescapés du Phylloxéra

Mais bon, il n’y a pas que des vedettes de la pige, des virtuoses du porte-plume dans ces relations, non.
Parmi les bonnes copines de Valentine*,  il y a aussi des gens « simples »… Je veux dire des gens « de tous les jours », avec leurs soucis, leurs joies et leurs peines, comme vous et moi (enfin, surtout vous...)
Laissez-moi donc vous présenter ma tendre amie Harper.
Une force de la nature cette Harper !… Sous un aspect un peu rugueux, pour ne pas dire carrément châtaigne, cette femme est une crème d’homme ! Dévouée corps et âme à son métier, qu’elle a embrassé avec la force et la conviction des plus belles vocations. Son truc, ce sont les brebis égarées... La délinquance – juvénile ou sénile n’a plus de secret pour la dame.
C’est plus fort qu’elle, dès qu’elle croise la route d’une fille perdue, faut qu’elle la remette dans les ornières de la droiture et de la vertu, à grands coups de pompes dans l’oigne s’il le faut mais on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs !

 Harper

C’est qu’il en faut de la patience et de l’abnégation pour tirer ces sales petites teignes du ruisseau fangeux où elles barbotent sans vergogne avec la plus crasse complaisance!
Heureusement, pour y parvenir, ma copine Harper a un truc bien à elle, un joujou extra qui fait crac-boum-huuuue, ayant fait ses preuves depuis la nuit des temps, avec toujours les mêmes résultats imparables : le régime de la terreur !

 La musique assouplit l'Harper

Allons donc la rejoindre et voyons comment elle s’y prend pour bien faire comprendre à ces pisseuses qui est le chef dans c’te foutue taule ! 



* Vous avez vu cette habileté à placer le titre de la rubrique dans le corps du texte ??? … Un peu comme dans ces pièces de boulevard poussives où s’épuisent d’ex-étoiles filantes de la télé réalité, et où un personnage secondaire vous recase toujours le titre de l’œuvre au dernier moment, juste avant le tomber de rideau.

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