"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



jeudi 24 juin 2010

MOTUS !

par Valentine Deluxe

Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien fumer, Ken RUSSELL, du temps de ses riches heures ???
Non, parce que, si jamais il en restait un peu au fond d’un pot, je veux bien essayer !
Je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler qui était Ken RUSSELL, car si vous êtes arrivés ici précisément plutôt que sur le blog des fans de la Ferme Célébrités, ça ne doit pas être uniquement dû à un hasard bienheureux... Tout au plus puis-je vous faire saliver en vous annonçant que Mister RUSSELL est le papa de l’œuvre explorée aujourd’hui par votre hôtesse, pour l’inauguration de sa nouvelle rubrique.
Si d’aventure je me risquais à tenter un synopsis succinct de ce qui va suivre, vous auriez quelques sévères réserves quant à mon équilibre mental, et me soupçonneriez aussi sec d’avoir des urines aussi frelatées qu’un maillot jaune de chez Festina.
Alors, si vous le permettez, laissez-moi en profiter pour glisser finement le titre de ma nouvelle rubrique :
J’aime mieux pas vous raconter !



Ken RUSSELL (qui n'a pas dû faire que fumer...)

En effet, je m’interdis par exemple de vous souffler au passage que nous allons découvrir ici un extrait d’une biographie musicale de Franz LISZT. Je ne tiens pas à vous voir fuir ma bafouille inaugurale, effrayés à l’idée de vous retrouver piégés devant quelques chose d’aussi académique et plombant que l’Amadeus de Milos FORMAN !

… mais j’aime mieux pas vous raconter !

Oui, je sais, la petite perfidie lancée contre monsieur FORMAN avec l’air de ne pas y toucher, est d’une bassesse tout ce qu’il y a de plus gratuite, mais que voulez-vous ? j’adore dire du mal des films que tout le monde adule...
La prochaine fois, je flingue Le Cercle des Poètes Disparus ! …Comment ça « pas cap’ » ???
De toute façon, comme disait si bien W.C. FIELDS, « quelqu’un qui n’aime pas les enfants, les petits chiens et le Cercle des Poètes Disparus ne peut pas être complètement mauvais »...





Vous voyant partir en courant face à l’effroyable perspective d’être englués devant le monument de respectabilité oscarisée susnommé, j’aurais pu vous rassurer et attiser votre curiosité en vous lançant, l’air de rien, que dans le biopic dont il est ici question, Franz LISZT est joué par Roger DALTREY, Sa Sainteté le Pape par rien moins que Ringo STARR, et que Richard WAGNER y est dépeint littéralement comme un horrible vampire aux canines effilées, tout droit sorti d’un film de la Hammer.
Mais non, puisque je vous dis que…

j’aime mieux pas vous raconter !

Oui, mais alors, comment attirer le chaland dans ma boutique si je ne vous fais pas l’article ?
Enfin, mes petits chats ! vous imaginez bien que « Valentine aphasique », ça fait déjà un contresens fondamental dans les termes employés !
La môme Deluxe sans effets de jactance ?… j’aimerais mieux me pendre !...
Alors, même si je renonce à vous dépeindre le contexte précis de la pièce à conviction qui va vous être présentée en guise de bouquet inaugural, on notera au passage que, tel un camelot sur un marché de province vous vantant les bienfaits d’un détachant miracle ou d’une batterie de casseroles anti-adhésives, j’ai quand même déjà réussi à fourguer 2646 caractères pour ne rien dire !
Aussi, il est plus que temps d'entrer dans le vif du sujet (même si j’aime mieux pas vous raconter !)





Donc, dans cette nouvelle rubrique, point de panache, de vieilles gloires naphtalinées, ou de bonnes manières tartignoles – non !…
Place au monstrueux, à l’excessif criard, au mauvais goût fièrement assumé, au « toujours plus, toujours plus loin », au too much revendiqué comme l’un des Beaux-Arts.
Ayant constaté combien j'avais pu aiguiser vos appétits libidineux avec ma rubrique sur « l’art de s’envoyer en l’air avec panache », je suis certaine que ce n’est pas dans vos rangs que se lèveront de nouvelles armées moralisatrices prêtes à partir en croisade vertueuse contre le déclin des valeurs traditionnelles.
Mais évidemment, vous ne savez pas encore à quoi vous vous engagez... Donc, ne venez pas pousser des cris de rosières effarouchées si, dans ces chroniques, se glissent subrepticement, à gauche, à droite et au milieu, d’horribles coïts bestiaux, des déferlements de bacchanales sauvages, des turpitudes orgiaques, des Niagara de foutre poisseux, voire la prostituée de Babylone en tournée à Sodome et Gomorrhe...
Enfin, pour faire bref : le triumvirat « bite-nichon-couille » dans toute sa splendeur, quoi !
C’est bien clair pour tout le monde ?… Pas la peine de venir vous plaindre APRÈS !
Bon, les enfants sont couchés ? on est prêts ?
Alors, découvrons de suite la première perle de mon nouveau collier, qui me rappelle au passage ce vieil adage frappé au coin du bon sens :
« Ce n'est pas ceux qui ont les plus grandes oreilles qui entendent le mieux. »




3 commentaires:

  1. annabel livingstone24 juin 2010 à 10:20

    un joyeux drille ce Ken russell, n'ayant jamais vu avant ce jour Daltrey en litz ( et ouiiii), tu m'en apprends une bien belle ( si j'ose dire ) , la video est en effet kitschissime et hautement censurable en ces temps d'internationale frilosité !

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  2. et le final apocalyptique avec un Frankenstein-Hitler dégomment le ghetto a gout de guitare-électrique/mitraillette, c'est comment dire... tout aussi énorme!
    ...on dirait pas comme ça, avec ses faux airs de Benny Hill!

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  3. Aïe,Aïe,ça débite dur ....

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