THE BB'S HORROR PICTURE SHOW #5
par BBJane Hudson
Nul n'ignore que les murs ont des oreilles, que la colline a des yeux, et que la mer a des dents ; ce que l'on sait moins, c'est que cette dernière est également pourvue de tentacules, comme le prouve le film très arrière-gardiste d'Ovidio G. ASSONITIS, dans lequel un poulpe relativement géant (c'est-à-dire filmé en très gros plans) sème la terreur chez les balnéaristes d'une charmante station californienne.
Cette coproduction italo-américaine louche à s'en décoller la rétine sur le classique de Steven SPIELBERG, dont il repompe à peu près toutes les occurrences scénaristiques avec une scrupuleuse incompétence et une bonne dose de loufoquerie involontaire.
Mais ce qui rend le bousin puissamment attractif, c'est son casting à se rouler par terre en chantant "Viens poupoulpe, viens poupoulpe, viens..." Une aussi glorieuse brochette de démonétisés ne se rencontre pas à tous les coins de toiles, jugez-en : Henry FONDA en industriel véreux répondant au nom chenu de Mr. Têteblanche ("Whitehead" en V.O.) ; Bo HOPKINS en ichtyologue amoureux fou de ses épaulards à qui il ne dédaigne pas de faire tendrement la causette, voire de chanter de jolies chansons ; Cesare DANOVA en je ne sais plus trop quoi (j'ai revu le film il y a plusieurs mois et mes souvenirs tendent à se déliter) ; Claude AKINS en shérif d'une inutilité flagrante ; et surtout, John HUSTON et Shelley WINTERS, le premier en scientifique alarmiste qui a tout compris avant tout le monde mais qu'on ne veut pas écouter et on a rudement tort, la seconde en grosse bonne femme sympathique bien qu'un peu nunuche et légèrement alcoolique sur les bords, sans parler de sa nymphomanie militante mais difficile à satisfaire. Cerise sur le pudding : ces deux-là, accrochez-vous bien, sont FRÈRE ET SŒUR ! Les scénaristes, jamais en retard d'une bonne idée, n'ont pas hésité un instant à tabler sur l'hallucinante ressemblance physique entre les deux interprètes pour les gratifier de ce lien de parenté des plus réjouissants !
Dans la scène qui suit, vous pourrez apprécier deux événements remarquables, car absolument inédits : le premier est le refus de prendre un verre par John HUSTON, pourtant connu pour ses légendaires facultés d'absorption ; le second est de voir le même arborer une splendide "robe de nuit" à rayures, mettant particulièrement en valeur sa silhouette de manche à balai dyspepsique à l'usage des nettoyeurs d'arrière-salles de tripots texans. On ne s'étonnera pas, en revanche, de voir Shelley se préparer un bloody mary à 8 heures du mat', et faire la promotion de son inaltérable pouvoir de séduction -- ce qui laisse à penser que les cocktails éclusés la veille ne sont peut-être pas totalement digérés...
Dans cette autre séquence, extraordinaire exemple de maîtrise du montage alterné et du dialogue exhilarant, notre white mama favorite discute muettement avec son neveu par l'intermédiaire d'un talkie-walkie, au milieu d'une foule riant à contretemps, et avec un entrain bougrement méritoire, aux bien bonnes blagues d'un amuseur public fraîchement diplômé de l'Académie Garcimore de la Plaisanterie Impayable (à moins que ce ne soit de l'Eddie Deezen School of Unbearable Joke). Notez que Shelley met un bon moment à piger que les spectateurs ne peuvent pas l'entendre lorsqu'elle est filmée en gros plan, et qu'il lui faut donc logiquement s'éloigner un maximum de la caméra pour devenir audible. Dans les milieux de la critique cinématographique, on appelle ça du "putain de grand portnawak", et il faut bien convenir qu'en la matière, Tentacules se pose un peu là...
Cette coproduction italo-américaine louche à s'en décoller la rétine sur le classique de Steven SPIELBERG, dont il repompe à peu près toutes les occurrences scénaristiques avec une scrupuleuse incompétence et une bonne dose de loufoquerie involontaire.
Mais ce qui rend le bousin puissamment attractif, c'est son casting à se rouler par terre en chantant "Viens poupoulpe, viens poupoulpe, viens..." Une aussi glorieuse brochette de démonétisés ne se rencontre pas à tous les coins de toiles, jugez-en : Henry FONDA en industriel véreux répondant au nom chenu de Mr. Têteblanche ("Whitehead" en V.O.) ; Bo HOPKINS en ichtyologue amoureux fou de ses épaulards à qui il ne dédaigne pas de faire tendrement la causette, voire de chanter de jolies chansons ; Cesare DANOVA en je ne sais plus trop quoi (j'ai revu le film il y a plusieurs mois et mes souvenirs tendent à se déliter) ; Claude AKINS en shérif d'une inutilité flagrante ; et surtout, John HUSTON et Shelley WINTERS, le premier en scientifique alarmiste qui a tout compris avant tout le monde mais qu'on ne veut pas écouter et on a rudement tort, la seconde en grosse bonne femme sympathique bien qu'un peu nunuche et légèrement alcoolique sur les bords, sans parler de sa nymphomanie militante mais difficile à satisfaire. Cerise sur le pudding : ces deux-là, accrochez-vous bien, sont FRÈRE ET SŒUR ! Les scénaristes, jamais en retard d'une bonne idée, n'ont pas hésité un instant à tabler sur l'hallucinante ressemblance physique entre les deux interprètes pour les gratifier de ce lien de parenté des plus réjouissants !
Dans la scène qui suit, vous pourrez apprécier deux événements remarquables, car absolument inédits : le premier est le refus de prendre un verre par John HUSTON, pourtant connu pour ses légendaires facultés d'absorption ; le second est de voir le même arborer une splendide "robe de nuit" à rayures, mettant particulièrement en valeur sa silhouette de manche à balai dyspepsique à l'usage des nettoyeurs d'arrière-salles de tripots texans. On ne s'étonnera pas, en revanche, de voir Shelley se préparer un bloody mary à 8 heures du mat', et faire la promotion de son inaltérable pouvoir de séduction -- ce qui laisse à penser que les cocktails éclusés la veille ne sont peut-être pas totalement digérés...
Dans cette autre séquence, extraordinaire exemple de maîtrise du montage alterné et du dialogue exhilarant, notre white mama favorite discute muettement avec son neveu par l'intermédiaire d'un talkie-walkie, au milieu d'une foule riant à contretemps, et avec un entrain bougrement méritoire, aux bien bonnes blagues d'un amuseur public fraîchement diplômé de l'Académie Garcimore de la Plaisanterie Impayable (à moins que ce ne soit de l'Eddie Deezen School of Unbearable Joke). Notez que Shelley met un bon moment à piger que les spectateurs ne peuvent pas l'entendre lorsqu'elle est filmée en gros plan, et qu'il lui faut donc logiquement s'éloigner un maximum de la caméra pour devenir audible. Dans les milieux de la critique cinématographique, on appelle ça du "putain de grand portnawak", et il faut bien convenir qu'en la matière, Tentacules se pose un peu là...
Si vous souhaitez faire le tour complet de la question, je ne puis que vous diriger vers le post très élaboré et hautement instructif de notre vénéré collègue, Soyons Suave...
j'adore tes titres, hilarant! excellent article j'en apprends autant sur les poulpes que sur shelley winters !
RépondreSupprimerQuelle jolie note, en bel équilibre, tentant même d'épargner, autant que faire se peut !, le carton sur ambulance (la plaie éditoriale réservée aux "nanars" (damn, que je hais ce mot). Keep going !
RépondreSupprimerMais quelle merveille!!! ..ces deux séquences atteignent des sommets rarement égalé! ...et merveilleusement présenté par notre BBB bien sur -oui,"BBB" ça veut dire notre "Brillantissime BBjane"-
RépondreSupprimerDe Ovidio G. ASSONITIS, faudra que je fasse une bafouille sur l'incontournable "chi sei?" (aka "beyond the door") une des meilleurs "exorcist's ripp-off" qui soit (et oui, je suis sérieuse pour une fois) ...remarqué, carrément un article sur les "exorcist's ripp-off" vous en préfériez pas??? ...car sinon je ne pourrai pas parler de l'anulingus sur caprinés de la merveilleuse Carla Gravina dans "l'antechrist" (et ça, ça serait dommage non?)
Mais où vas-tu chercher de tels nanars ?
RépondreSupprimerMa grande question, c'est : qui peut produire de pareilles âneries ? C'est affligeant d'amateurisme. Ceci dit, du coup c'est vrai que ça en devient drôle.
PS. Je me suis mis aux cigarillos Davidoff, mais j'ai arrêté le bloodymary...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerAttention! "nanar" est un mot proscrit et honni sur MEIN CAMP, nous préférons le terme "oeuvre ne répondant pas aux cannons esthetico-narratifs généralement reconnus par le plus grand nombre"! ...oui, je sais, c'est plus long à taper, mais le distinguo me semblait nécessaire!
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