"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



dimanche 17 novembre 2013

LE COLOSSE DE HONG-KONG (Xing Xing Wang 1977)

La musique adoucit les mœurs #10

Par Valentine Deluxe


Pourquoi, grand Dieu, ai-je voulu me prendre pour Yvonne de Carlo ce matin ???


Oui, je sais, c'est dimanche, on devrait danser.
Sauf que...
-- prenons une profonde inspiration pour vous narrer scrupuleusement la scène --

Ce matin, en faisant griller mes toasts, le déclencheur du grille-pain -- qui a toujours eu tendance à être un peu violent -- a catapulté mes deux tartines dans les airs, tels de foudroyants Spoutniks.
Celles-ci ont fait un ricoché fatal dans l'abat-jour de la cuisine, qui du coup a éclaté en mille morceaux.
Les débris tranchants sont retombés sur mon chat, qui, pris de panique, a commencé à courir sur les murs et au plafond tel un possédé, en poussant d'effroyables feulements que même Ippolita, ma dernière bonne copine en date, n'aurait pas osé émettre dans ses pires crises de délirium.
Dans sa course folle, le pauvre félidé a entraîné la chute de l'armoire IKEA (branlante, comme toutes les armoires IKEA de la création) sur laquelle étaient entreposés mes bocaux de confiture.
Les pots de confiote se sont bien évidemment empressés d'aller se fracasser sur le lino, le transformant en une dangereuse patinoire sucrée.
Et c'est là, mesdames et messieurs,  que votre Valentine chérie, intriguée par le brouhaha infernal venant  de l'office, arrive au pas de charge dans ses escarpins 12 cms et dérape dans la marmelade !
Le pied droit glisse dans la mélasse, tandis que le gauche, suivant un mouvement rotatoire dû à la force d'inertie, décrit un arc de cercle vertigineux, dont la puissance envoie l'élégante tatane en orbite bien au-dessus de la mise-en-plis impeccable de l'auteur(e) de ces lignes.

Mais ce n'est qu'à ce moment seulement que les événements prennent un tour véritablement dramatique, car la foutue grolle atterrit dans mon vase Val-Saint-Lambert -- divinement posté sur mon merveilleux  guéridon Carlin -- provoquant ainsi un tsunami miniature dans les glaïeuls.

 
 Le trio infernal ! l’alliance diabolique !
...bref, le début des emmerdes !


Bon, jusque là, me direz-vous, ce n'est pas encore la mort du petit cheval.
Sauf que... (comme nous disions  plus haut) :
Les éclaboussures, expédiées à la ronde dans un rayon  d'approximativement un mètre soixante-quinze, sont retombées -- avec les effets que vous pouvez aisément imaginer -- sur mon ordinateur.
Ordinateur dans lequel se trouvaient bien entendu entreposé le précieux extrait que nous aurions NORMALEMENT dû vous proposer aujourd'hui... si -- bien sûr! -- Valentine n'avait eu la malencontreuse idée de préférer le pain grillé à la baguette!  (Ça va ?... tout le monde à suivi, ou il faut que je recommence ???)

Donc, en lieu et place de la rubrique envisagée, je vous propose un interlude musical, qui par un hasard des plus heureux, attendait sur mon compte "Viméo" depuis plus d'un an que je me décide à pondre un article lui correspondant.
Mais comme je suis épuisée par ces péripéties dominico- matinales, je  me contenterai donc de vous planter le décor de façon on ne peut plus succincte... Vous ne m'en tiendrez pas rigueur, n'est-ce pas?

Pas besoin d'en rajouter : tout est dit !

Nous sommes donc perdus en pleine jungle : à vue de nez et sans GPS, quelque part entre Bornéo et Sumatra .
Là,  nous allons assister aux ébats lénifiants d'une Tarzane un peu gironde et cérébralement déficiente, et d'un nigaud pas plus futé qu'elle ("Ça, c'est rien de le dire", ajouterait-on à Bruxelles...)

Régalez-vous maintenant de quatre minutes de pur bonheur mièvre et fendard, à les voir courir au ralenti dans la cambrousse, tout en faisant gouzi-gouzi avec la faune locale, sur une musique aussi sucrée qu'une barbe à papa.
Le tout, bien évidemment, loin de la surveillance de Goliathon, le puissant homme de Pékin (traduction littérale de "The Mighty Man of Pékin", choisi comme titre par certains distributeurs anglo-saxons ; bien que ce proche cousin de King-Kong n'y mette jamais la patte, et que le final du film se passe entièrement... à Hong-Kong!)
Soulignons également au passage, et sans la moindre animosité, que ce grand couillon de Goliathon, sans doute jaloux des infidélités de sa greluche, ne daignera même pas apparaître lors de cet extrait pour vous faire un petit bonjour.
Sur ce, je la boucle et on lance la zizique!... Un vrai cauchemar pour mélomane diabétique!





1 commentaire:

  1. vous avouerez que les petits battements de cils épileptiques de Mlle Kraft valent sans pein le menton tremblant de Yutte Stensgaard dans "lust for a vampire", notre précédent épisode de "la musique adoucit les mœurs"!

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