"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



mardi 11 mai 2010

IDA EN DECONFIOTE


THE BB'S HORROR PICTURE SHOW #3

par BBJane Hudson

Vous êtes-vous déjà demandés ce qui se cachait au fond du buffet de votre grand-mère, derrière ses alignements de conserves et de pots de confiote ?
Non, parce que de nos jours, les grands-mères ne se cassent plus le tronc à faire des confitures et des conserves. D'ailleurs, il n'y a plus de grands-mères, et encore moins de buffets. Les temps sont durs pour les petits-enfants, à l'heure du tout Ikea et de l'émancipation des seniors, qui préfèrent aller guincher en boîte ou se régénérer en salles de gym que de faire la cueillette des airelles et de suer sur leurs marmites...
Que voulez-vous, y a plus de vieillesse...





Ce post aurait aussi bien pu entrer dans la rubrique To be or to have been, puisque la vedette de notre vidéo du jour, Ida LUPINO, avait incontestablement connu de plus gratifiantes expériences que de jouer les fermières typiques en butte à des rats de trois mètres, des guêpes grosses comme des chiroptères, et toute une tripotée d'autres bestioles géantes dans le Soudain les monstres de Bert I. GORDON (surnommé Mister BIG en vertu de ses initiales et de son obsession pour le gigantisme animal ou humain -- il réalisa, entre autres, Le Fantastique homme colosse, Le Village des géants, L'Empire des fourmis géantes, et Chéri, j'ai agrandi Sarkozy...)




Avant de hanter le cinéma d'épouvante "bricolo plan-plan" des seventies, Ida avait non seulement tourné sous la direction de quelques très grands noms du 7ème Art (Raoul WALSH, Fritz LANG, Henry HATHAWAY, etc...), mais avait été l'une des rares femmes cinéastes de son temps (en gros, les années 50, même si elle mit en boîte une multitude d'épisodes de séries télévisées durant la décennie suivante), auteure de mélos féminins engagés et brillants, dont une poignée fut jadis diffusée au "Cinéma de Minuit", au temps où Patrick BRION avait encore vocation de dénicheur et ne se contentait pas de nous refourguer inlassablement les mêmes films des mêmes réals... (T'as vu ça, Valentine ? Je réussis à pondre des phrases plus longues que les tiennes...)





Ici, notre Ida revêt la défroque de la rurale de base et se paie la peur de sa vie en découvrant ce qui arrive quand on néglige d'astiquer régulièrement son mobilier...
La morale de cet extrait en forme d'avertissement pourrait être : "Méfiez-vous des fonds d'étagères". C'est peut-être un peu court comme enseignement, mais je ne vois rien à y ajouter. Jugez-en :




2 commentaires:

  1. Tudieu! que ces bestioles sont répugnantes!!! ..et si vous voulez voir ce qui se cache dans son poulailler à notre chère Ida, ne manquez pas la conference de Valentine Deluxe "Grands peurs et misères des scream-queens!", à l'Archéoforum de la place St_lambert, le jeudi 29 juillet, dans le cadre de "Liège métropole culturelle 2010"!

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  2. Mdr, les non-effets spéciaux !
    Les vers marshmallow et l'autre qui laisse sa main, pffft, même le cri n'est pas crédible — mais j'ai bien rigolé :D :D

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