"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



dimanche 30 décembre 2012

QU'EST IL ARRIVE AUX SANDALETTES DE PAMELA SUE-MARTIN ?

Par Valentine Deluxe


En bas, à gauche: Pamela Sue-Martin,  la Cendrillon du S.S. Poseidon

Une fois encore, la lecture (toujours passionnante) des colonnes de nos confrères de chez  "Soyons Suave" m'aura amené à échafauder une vertigineuse réflexion philosophico-cinéphagique, en forme de titre pour un nouveau ménopause-thriller :

"Qu'est-il arrivé aux sandalettes de 
Pamela Sue-Martin ?"

Le casting au grand complet se lançant à la recherche des pantoufles baladeuses.

Il y a quelques semaines, les mystérieux  -- qui sont-ils ou qui sont-elles, nous n'en savons toujours rien ! -- collaborateurs  de notre blog ami ("blog"... quelle vilaine et bien peu suave appellation!... on dirait un nom pour désodorisant de sanitaires soviétiques d'avant Leonid Brejnev !) nous remémoraient, avec le brio qu'on leur connaît, les péripéties colorées du champion toutes catégories du box-office 1972  , l'indispensable "Aventure du Poseidon". 
C'est alors que s'est  imposée à moi, avec toute l'éclatante fulgurance d'un panage d'escalope chez Jeanne Dielman , cette douloureuse interrogation métaphysique :

"Qu'est-il arrivé aux sandalettes de 
Pamela Sue-Martin ?"


On a beau regarder partout, pas de trace des godasses !   
 (Mais visiblement, Carol Linley -- centre -- n'en a rien à cirer...)

Ne me dites pas que vous ne vous êtes jamais réveillé,  au beau milieu d'une nuit agitée par les galops de la jument infernale ("Nightmare" pour les 3 érudits qui suivent), les mains crispées sur des draps trempés d'une sueur glacée, en hurlant cette nébuleuse question:

"Qu'est-il arrivé aux sandalettes de 
Pamela Sue-Martin ?"

... Non ?
... Comment ça "Non" ???


Les sandalettes sont quelque part par là !... A moins que ça ne soit par là ?...

Bon, alors, pour les distraits, un bref rappel de l'argument :

L'époque : 
31 décembre 1971 (vous voyez, c'est de circonstance !) 

Le lieu : 
Les eaux huileuses de ce cloaque infâme qu'on ose encore appeler  "Méditerranée".
Sur un rafiot qui ressemble à s'y méprendre à la vieille anglaise qu'on appelait le "Queen Mary", mais qui s'appelle pourtant bel et bien le S.S. Poseidon.

Les faits:
Alors que le réveillon bat son plein, entre les hectolitres de champagne et le demi-quintal de cotillons, un casting trois étoiles -- un des plus fabuleux jamais rassemblé sur un bout de celluloïd depuis "Grand Hotel" -- se prend dans le buffet, avec les effets qu'on imagine, un tsunami de modèle olympique!







Une fois l'effet de surprise passé, on procède à l'appel des rescapés.
Et c'est là que l'on s'aperçoit que notre pauvre petite Pamela Sue-Martin -- qui n'avait pas encore atteint la célébrité grâce à "Dynasty" -- a eu l'idée lumineuse de se planquer sous une table.
Le problème, c'est que maintenant, les tables sont au plafond, et que le plafond -- qui est en fait le plancher, ce qui embrouille pas mal mon histoire -- se trouve à 15 mètres du sol... qui n'est autre maintenant que notre ancien plafond ! (Oui, je sais, c'est compliqué, mais essayez de suivre, bon sang !!!)
Heureusement, Gene  Hackman, campant pour l'occasion un personnage qui, avouons-le, mériterait de solides paires de baffes tant il se la joue "monsieur je sais tout mieux que tout le monde", nous trouve fissa un moyen aussi expéditif qu'efficace pour nous ramener la donzelle parmi le commun des mortels...

.

Bon, je vous prends à témoin, vous avez bien vu, pas d’ambiguïté possible !
La gueuze nous a fait son grand plongeon aussi nu-pieds que la dernière des bohémiennes venue !
Pour les étourdis, j'appuierai quand même le trait, en vous offrant un petit ralenti sur image :




C'est clair comme de l'eau de roche qui coule de source : elle est en pieds-de-bas, nous sommes bien d'accord.
Le problème, c'est que 3 minutes plus tard, nos vaillants survivants comprennent que s'ils ne veulent pas finir noyés comme des rats -- ce qui serait dommage, et surtout un peu prématuré, vu que nous ne sommes qu'à 30 minutes du générique de début -- il va falloir escalader un sapin de Noël, format "échelle de pompier".
Et là, que découvrons-nous, frappés de stupeur et d'incrédulité ?    





Bon, là évidemment, nous avons eu la brillante repartie de Stella Stevens qui a pu faire diversion, alors, revenons au ralenti pour mieux observer :  




Comment diable cette sainte-nitouche (qui y est quand même allée un peu vite pour tomber la jupe devant le premier ecclésiastique venu !) a-t-elle fait pour retrouver ses pompes ???
Souvenons-nous, si besoin est, que nous sommes dans une salle à manger grande comme un hall de gare.
Que ladite salle à manger vient de faire un looping à 180°, et où, rappelons-le également, on avait quand même dressé un buffet pour 1500 convives!... C'est vous dire le souk!

Alors moi, je voudrais bien qu'on m'explique maintenant !
Est-ce là un miracle de Noël qu'on aurait mis de côté pour la Saint-Sylvestre?
Ou bien la greluche serait-elle un odieux détrousseur de cadavre ? 
Auquel cas, je lui tire quand même mon chapeau, car, au milieu du bordel que vous pouvez aisément imaginer, elle a réussi à trouver pile-poil sa pointure sur un macchabée qui trainait dans les parages ! ... et ce dans un coloris assorti à son tutu escamotable ! 
Fortiche la môme!!!

Enfin bref, en un mot comme en cent, est-ce que quelqu'un pourrait se décider à élucider le mystère et répondre une fois pour toute, de façon définitive et cohérente, avec preuve et image à l'appui, à cette irritante devinette:

"Qu'est-il arrivé aux sandalettes de 
Pamela Sue-Martin ?"

Sur ce, joyeux réveillon, et une très bonne année 2013 !

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