"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



dimanche 11 avril 2010

MAMAN TRES CH...IEUSE


BB's MOVIES #2

par BBJane Hudson

Francis Ford COPPOLA, cinéaste Camp ?...
Sans doute... à ses heures...
Comme, par exemple, lorsqu'il orchestre sous la férule de Roger CORMAN un réjouissant jeu de massacre familial dans Dementia 13, son premier effort celluloïdique. Ou lorsqu'il inonde de napalm une fourmilière de Viêtcôngs non-ignifugés, sur les guillerets accords de "La Chevauchée des Walkyries", dans Les Bidasses en folie.
Mais surtout lorsque, débutant et non informé des lois du box-office, il signe un scénario à forte teneur queer, et le porte à l'écran en s'octroyant sans sourciller un casting d'abonnées aux rôles de désaxées et de viragos cyclothymiques (jugez-en : Geraldine PAGE + Julie HARRIS + Karen BLACK + Elizabeth HARTMAN... Qui dit mieux ?...) Le résultat fut un petit chef-d'œuvre d'humour jaune, doublé d'un splendide autant que prévisible plantage commercial...


You're a big boy s'intéresse aux déboires d'un puceau rêvasseur, coincé entre une mère castratrice, un père libidineux, une fiancée godiche, et un amour inaccessible prenant un malin plaisir à l'avilir... Comme quoi, y a que le père Lama pour demander aux "femmes femmes femmes" de nous faire voir le Ciel, ou qu'un Julien fort peu Clerc-voyant pour n'en connaître que de fragiles depuis bientôt 30 ans...
Dans l'extrait ci-dessous, Geraldine s'en donne à cœur joie en maman très chieuse, sous la bénédiction d'un Rip TORN impassible -- tant qu'elle ne fait pas couler son rimmel sur la Bible de Gutenberg...
Comme ils disent aux States : Priceless !...




1 commentaire:

  1. Pitin, les lentilles ramassées parterre et remises direct dans l'œil... l'a pas peur des infections, le moutard castré ;-)

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