"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



jeudi 15 avril 2010

LES LEVRES ROUGES ("daughter of darkness", 1971)


LES BONS CONSEILS DE VALENTINE (Episode 2)

COMMENT TRICOTER SANS AVOIR L'AIR "BOBONNE" ?

par Valentine Deluxe

S’il est un loisir qui peut à jamais briser votre image de Grande Dame (voir épisode 1), c’est bien le tricot !
Bien que sa pratique demande une dextérité et un doigté qui me laissent pantelante d’admiration pour qui sait marier ces deux qualités (moi qui parviens à peine à faire un lacet de godasse), il faut bien reconnaître que, question glamour, c’est pas toujours synchrone.
Moi, on me dit « tricot », et je vous plante illico le décor :
Une arrière-cuisine blafardement éclairée par un néon tremblotant ; la toile cirée décorée de scènes de chasse en Bavière qui recouvre une table en formica ; le tic-tac monotone d’une horloge jamais à l’heure ; et en sourdine, venant d’un vieux poste de télé mal réglé, « Des Chiffres et des Lettres » sur TV5.




Heureusement que nous pouvons toujours compter sur l’une ou l’autre icône de l’élégance pour venir nous dynamiter ces vieux clichés poussiéreux, car comme nous l’avons vu précédemment, ce qui va faire toute la différence entre ringard et grandiose, c’est le Panache (faudra penser à s’en souvenir la prochaine fois, parce que je ne vais pas vous le répéter à chaque épisode !)
Aujourd’hui, au rayon Grande Dame, pour la démonstration, sublime et irremplaçable, j’appelle Delphine SEYRIG.
Ici, plus parfaite que jamais, elle joue une vampire lesbienne raffinée, hantant un vieux palace Ostendais, où en plus d’un ouvrage particulièrement compliqué à tricoter, elle doit se farcir les scènes de ménage de sa compagne du moment, Andrea RAU, dans Les Lèvres rouges de Harry KÜMEL.
Alors se tait, on admire … et surtout : ON RETIENT (ça peut toujours servir...)




4 commentaires:

  1. ça me rappelle ( very dick ) l'expression copyright de ma grand mère lorsque je lui disais que je m'ennuyais : ' tu sais pas quoi faire ? prends ton tricot' !
    Ma grand mère avait aussi une autre expression ravissante que vous ne m'en voudrez pas j'espèere de partager avec vous même si c'est un peu HS : pour parler du voisin qui était un coureur de jupons, elle disait qu'il était du gerne à ' courir derrière une femme la chemise entre les dents' - poétique, non ? très 19ème...

    RépondreSupprimer
  2. @ Leni : C'était d'elle aussi, le "ravitaillé par les corbeaux" ?... Moi, mon arrière-grand-mère parlait volontiers des gens qui "prennent leur trou de cul pour l'entrée d'une belle ville"...

    RépondreSupprimer
  3. excellente expression que ce trou du cul là !Nos aïeux avaient finalement du bon sens, ils vivaient il faut dire avant la création de la boite à immages connes, il leur fallait donc faire passer les images autrement... Oui, tu as raison, ma grand mère - la même - colportait aussi l'expression ' ravitaillé par les corbeaux' pour les villes/village de médiocre platitude ( redondant )!

    RépondreSupprimer
  4. Ah Ah Personnellement, je saurais faire la différence entres des aiguilles numéro douze et numéro onze, et le point que je préfère est le point mousse, beaucoup moins banal que les ordinaires pulls irlandais. Tricoteuses de tous les pays...

    RépondreSupprimer